Le programme 777X de Boeing, censé être le long-courrier le plus avancé de sa génération, voit à nouveau sa certification repoussée. Les premières livraisons du biréacteur sont désormais planifiées pour 2026, soit six ans de décalage par rapport au calendrier d’origine.

Le patron de Boeing, Kelly Ortberg, a invoqué une « montagne de travail » restant à réaliser pour satisfaire les exigences de la FAA (agence fédérale de l’aviation américaine). Bien qu’aucun nouveau problème technique majeur n’ait été identifié récemment, les différents incidents rencontrés ces derniers mois continuent de peser. « Nous avons désormais cinq avions dans le programme de tests. Nous faisons beaucoup de vols et il n’y a eu aucun nouveau problème technique », a expliqué jeudi Kelly Ortberg, lors d’une conférence financière. « A la fois l’avion et le moteur ont vraiment de bonnes performances », mais « nous avons pris un peu de retard dans la certification pour tout finaliser ».

En août 2024, la découverte d’une pièce défaillante – des microfissures sur les biellettes de poussée, éléments critiques de fixation moteur – avait conduit à une suspension temporaire des essais en vol. Ces interruptions, s’ajoutant à la grève de sept semaines dans les usines Boeing fin 2024, ont prolongé un processus de certification déjà compliqué par le durcissement de la surveillance réglementaire depuis les accidents du monocouloir 737 MAX. Aujourd’hui, cinq avions d’essais 777X participent aux tests de certification, sans que de nouveaux défauts majeurs n’aient été détectés, mais la procédure reste longue et rigoureuse.

Présenté en 2013 comme le futur vaisseau amiral de la flotte Boeing, le 777X incarne un enjeu majeur pour l’avionneur américain face à la concurrence d’Airbus sur le segment des gros-porteurs. Capable d’accueillir plus de 400 passagers et doté de nouvelles ailes repliables, il devait renforcer la position de Boeing auprès des grandes compagnies aériennes internationales. Mais les retards répétés fragilisent l’équilibre financier de l’avionneur américain, déjà éprouvé par les précédents déboires du 737 MAX et les pressions inflationnistes sur la chaîne d’approvisionnement.

Ces nouveaux délais alourdissent l’addition pour Boeing : le programme 777X a déjà coûté plusieurs milliards de dollars de pertes, et son entrée tardive sur le marché reporte le renouvellement de flotte chez de grands clients comme Emirates ou Lufthansa. Malgré tout, la direction reste confiante sur les qualités techniques du 777X et espère stabiliser le programme dans l’année à venir.

Retard du Boeing 777X :  la certification et les livraisons reportées à 2026 1 Air Journal

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