Le maire de Montmorency, Maxime Thory, réclame l’instauration d’un couvre-feu à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle afin de lutter contre les nuisances sonores générées par le trafic aérien nocturne.

Sa demande survient dans un contexte où les vols à Roissy, où est implanté le premier aéroport de France, se déroulent sans interruption 24 heures sur 24, provoquant un mécontentement croissant chez les habitants de Montmorency et autres communes riveraines. “Ça ne s’arrête pas ! dénonce Maxime Thory sur BFMTV, cela génère un mécontentement de la population et des élus, qui demandent un couvre-feu et une réduction du trafic.” Pour l’élu, les riverains de Paris-Charles de Gaulle devraient bénéficier des mêmes protections nocturnes qu’à Paris-Orly. Il insiste notamment pour que les vols de nuit y soient interdits, considérant cette mesure indispensable pour réduire le bruit et améliorer la vie quotidienne.

À Paris-Orly, deuxième grand aéroport francilien, un couvre-feu est déjà en vigueur. Les décollages sont interdits après 23h15 et les atterrissages après 23h30, jusqu’à 6 heures du matin. Bien que ce dispositif soit perçu comme insuffisant par certains élus et riverains, il constitue un cadre réglementaire limitant les nuisances nocturnes.

La question du couvre-feu à Paris-Charles de Gaulle est également portée par plusieurs associations de défense contre les nuisances aériennes, qui soulignent qu’en Europe, d’autres grands aéroports internationaux comme Francfort et Londres disposent déjà de limitations rigoureuses sur les vols nocturnes. Le député Romain Eskenazi a quant à lui déposé une proposition de loi visant à renforcer les pouvoirs de l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (ACNUSA). Cette initiative législative prévoit notamment d’augmenter les sanctions contre les compagnies aériennes ne respectant pas les normes environnementales et sonores.

En mars 2024, une consultation citoyenne est organisée dans près de 150 villes franciliennes. L’interdiction nocturne des vols sur plusieurs aéroports est approuvée à environ 97% des voix exprimées. Selon l’association Bruitparif, le bruit aérien enregistré à Gonesse, autre commune à proximité de Paris-Charles de Gaulle, atteint 62 décibels, un niveau sonore supérieur à la valeur limite réglementaire (55) ou celle recommandée par l’OMS (45). Selon la même association, qui s’appuie sur des données de 2019, 30,4 mois de vie en bonne santé seraient perdus dans cette commune du fait du bruit cumulé des transports, dont 23,3 mois en raison de l’aérien.

Inauguré en 1974, l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle est aujourd’hui le principal aéroport français en termes de passagers, avec près de 70 millions de voyageurs accueillis chaque année. Il enregistre environ 475 000 mouvements d’avions annuels (soit en moyenne 1 300 par jour), dont quelque 17 000 entre 00H30 et 5h, selon son gestionnaire Aéroports de Paris (ADP). 

Paris-Charles de Gaulle : élus et riverains militent pour un couvre-feu à l’exemple de Paris-Orly 1 Air Journal

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