La compagnie brésilienne GOL Linhas Aéreas Inteligentes a annoncé que son actionnaire de contrôle, le groupe Abra, mettait un terme aux négociations de rapprochement avec sa rivale Azul Linhas Aéreas Brasileiras.
L’information a été confirmée dans un avis adressé au marché le 26 septembre 2025, mettant fin à un projet qui aurait pu donner naissance au plus grand groupe aérien du Brésil, devant LATAM Airlines. Le communiqué rappelle que les discussions avaient été encadrées par un accord de confidentialité signé entre Azul et Abra le 12 avril 2024, ainsi qu’un protocole d’entente conclu le 15 janvier 2025. Si Abra s’était initialement dit prêt à poursuivre le dialogue malgré la réorganisation financière d’Azul sous procédure Chapter 11 aux États-Unis, les deux parties n’ont pas « avancé de manière significative » ces derniers mois, chacune étant absorbée par ses propres priorités.
Dans son message, GOL souligne que les conditions ayant conduit à la signature du protocole d’entente et au dépôt préliminaire de la fusion auprès du Conseil administratif de la défense économique (CADE) — l’autorité brésilienne de la concurrence — ne correspondent plus à la réalité des deux compagnies. « Nous continuons de croire au bien-fondé d’un rapprochement entre Azul et GOL Linhas Aéreas Inteligentes S.A. », a toutefois indiqué le groupe Abra, qui assure rester « prêt et disponible » à discuter avec les parties prenantes concernées.
La fusion projetée aurait représenté une véritable recomposition du ciel brésilien. Ensemble, Azul et GOL auraient détenu plus de la moitié du marché domestique, aujourd’hui dominé par LATAM. Une telle consolidation aurait eu des conséquences majeures : rationalisation des flottes, renforcement des hubs principaux (São Paulo, Rio de Janeiro, Brasília), mais aussi risques de concentration critiqués par les autorités et les associations de consommateurs.
Le groupe Abra, actionnaire de contrôle de GOL et d’Avianca, avait été créé en 2022 pour bâtir un champion régional. Mais les difficultés financières de ses filiales, aggravées par des dettes importantes et des coûts opérationnels élevés au Brésil, freinent cette ambition. Azul, de son côté, reste fragilisée par sa restructuration judiciaire aux États-Unis. Elle a ainsi déposé devant un tribunal américain de New York, un plan de restructuration visant à réduire sa dette de plus de 2 milliards de dollars et incluant la restitution de 20 avions auprès des loueurs alors qu’elle a a demandé la protection du Chapitre 11 des faillites américaines en mai 2025.
La flotte d’Azul Airlines en 2025 compte environ 190 appareils, avec une moyenne d’âge d’environ 7 à 8 ans, composée principalement de jets régionaux Embraer E195 et E195-E2, d’une quarantaine d’ATR 72-600 turbopropulseurs pour les courtes liaisons régionales, ainsi que d’avions monocouloirs Airbus A320neo et A321neo pour les dessertes domestiques et régionales plus denses. Pour les vols long-courriers, Azul utilise notamment des Airbus A330-200 et A330-900neo.
Egalement en mai dernier, GOL avait annoncé que le tribunal des faillites des États-Unis avait confirmé son plan de réorganisation, prévu au Chapitre 11 de la loi sur les faillites.

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