À l’heure où le trafic aérien à Paris-Charles de Gaulle continue de progresser, le premier aéroport français se retrouve confronté à une demande forte de ses riverains pour une diminution des nuisances sonores.

Alors que les mouvements d’avions devraient atteindre près de 522 000 par an en 2030, un niveau supérieur à celui d’avant la pandémie de Covid, les habitants autour de la plateforme expriment un besoin urgent de soulagement face au bruit constant des décollages et atterrissages, surtout pendant les périodes nocturnes.

Face à ces attentes, son gestionnaire Groupe ADP (Aéroports de Paris), qui a mené d’avril à juillet une concertation avec les riverains, élus, associations, entreprises et autres parties concernées, s’engage aujourd’hui à multiplier les actions pour limiter l’impact sonore. « On est face à une double attente à l’égard de l’aéroport: on veut moins de bruit et on veut plus d’emplois », explique la directrice générale déléguée du Groupe ADP, Justine Coutard, en présentant les résultats de la concertation.

Les mesures prévues pour réduire les nuisances sonores
Le gestionnaire aéroportuaire, détenu à 50,6% par l’État, promet une baisse de 30% « de la population considérée comme soumise à une forte gêne » sonore en journée d’ici à 2035 et de 54% en 2050, par rapport à 2019. Parmi les mesures retenues figurent la modernisation des procédures de vol, avec la généralisation des descentes continues, moins bruyantes et plus économes en carburant, ainsi que l’incitation aux compagnies aériennes à renouveler leurs flottes par des appareils plus silencieux et à faibles émissions. Par ailleurs, des travaux visant à améliorer l’isolation phonique des logements proches de l’aéroport sont soutenus pour atténuer la gêne ressentie.

Du côté de l’emploi, Groupe ADP prévoit la création de 10 000 postes directs d’ici 2035, en plus de 30 000 remplacements liés aux départs à la retraite. Entre 2035 et 2050, quelque 20 000 emplois supplémentaires pourraient voir le jour. Le gestionnaire s’engage à privilégier l’embauche locale, en particulier des jeunes issus des territoires voisins de Seine-Saint-Denis, Val-d’Oise et Seine-et-Marne.

Les riverains réclament un couvre-feu
Malgré ces initiatives, les associations de riverains et certains experts regrettent l’absence de mesures plus contraignantes, notamment en ce qui concerne la limitation du nombre de vols de nuit. Actuellement, Paris-Charles de Gaulle connaît environ 170 mouvements nocturnes par nuit (principalement du fret aérien), un chiffre élevé comparé à d’autres grands aéroports européens qui ont mis en place des couvre-feux partiels. Ces vols nocturnes sont particulièrement décriés pour leurs conséquences sur le sommeil et la santé des habitants. Une demande récurrente demeure donc la mise en place d’un plafonnement strict des vols ainsi que la réduction progressive des vols de nuit, voire même un couvre-feu comme à Paris-Orly. Mais ces options ne figurent pas encore parmi les scénarios officiels envisagés.

Un cadre réglementaire en évolution
Le Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement (PPBE), en vigueur depuis 2016 autour de l’aéroport, fixe le cadre réglementaire destiné à concilier développement de l’activité aéroportuaire et qualité de vie locale. Toutefois, la montée en charge du trafic oblige à constamment adapter ces mesures et à renforcer la concertation avec les citoyens. Groupe ADP assure ainsi poursuivre le dialogue avec les riverains et travaille à conjuguer croissance économique et respect de l’environnement sonore.

Nuisances sonores à Paris-Charles de Gaulle : des mesures renforcées, mais des riverains toujours mécontents 1 Air Journal

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