La compagnie low cost irlandaise Ryanair va supprimer cet hiver 800 000 sièges et 24 lignes en Allemagne, dénonçant le poids « exorbitant » des taxes aériennes.

C’est un avertissement pour le gouvernement de Friedrich Merz, accusé de fragiliser la compétitivité du pays face à ses voisins européens. Lors d’une conférence de presse, Dara Brady, directeur marketing de Ryanair, a annoncé que les réductions concerneraient aussi bien les grands aéroports de Berlin et Hambourg que plusieurs plateformes régionales. Les dessertes vers Dortmund, Dresde et Leipzig resteront suspendues, ces bases étant déjà inactives depuis plusieurs mois.

Pour Ryanair, cette décision est une « conséquence directe de l’incapacité persistante du gouvernement allemand à réduire les coûts d’accès excessifs aux aéroports ». La compagnie, qui avait pourtant prévu d’élargir son offre outre-Rhin, estime que les conditions économiques locales rendent aujourd’hui tout projet d’expansion peu viable. « Cela n’a tout simplement aucun sens pour nous de croître en Allemagne pour le moment », a déclaré Dara Brady. « Nous aimerions développer nos activités ici, mais nous espérons que le ministre des Transports, Patrick Schnieder, interviendra pour faire baisser les coûts aéroportuaires. »

Ryanair cible particulièrement la taxe sur le trafic aérien, que l’exécutif de Friedrich Merz a choisi de maintenir à un niveau jugé dissuasif. Introduite en 2011 pour des raisons budgétaires et environnementales, cette taxe s’ajoute aux redevances de navigation aérienne, de sécurité et d’exploitation aéroportuaire, qui ont toutes augmenté ces dernières années. « La taxe exorbitante sur le trafic aérien, combinée à la hausse marquée des redevances de contrôle aérien, de sécurité et d’aéroport, a considérablement affaibli la compétitivité de l’Allemagne par rapport aux autres pays de l’UE », déplore Ryanair.

Les taxes aériennes dans le viseur

Ryanair cible particulièrement la taxe sur le trafic aérien, que l’exécutif de Friedrich Merz a choisi de maintenir à un niveau jugé dissuasif. Introduite en 2011 pour des raisons budgétaires et environnementales, cette taxe s’ajoute aux redevances de navigation aérienne, de sécurité et d’exploitation aéroportuaire, qui ont toutes augmenté ces dernières années. « La taxe exorbitante sur le trafic aérien, combinée à la hausse marquée des redevances de contrôle aérien, de sécurité et d’aéroport, a considérablement affaibli la compétitivité de l’Allemagne par rapport aux autres pays de l’UE », déplore Ryanair.

La low cost irlandaise suit une stratégie de long terme. Elle a également manifesté un fort mécontentement envers la France, où elle réduit ses capacités de 13% à cause de la hausse de la taxe de solidarité sur les billets d’avion, allant jusqu’à l’abandon de certains aéroports régionaux comme Bergerac, Brive ou Strasbourg. En 2025, Ryanair a également annoncé une réduction de 16 % de ses vols en Espagne en raison de la hausse des redevances aéroportuaires imposées par Aena, le gestionnaire public des aéroports espagnols. La compagnie prévoit de supprimer environ un million de sièges sur sa programmation hivernale 2025-2026. Cette réduction touche particulièrement les grands aéroports de Madrid, Barcelone, Malaga et Séville, mais aussi plusieurs plateformes régionales comme Vigo, Jerez, Valladolid, Saragosse ou Santander qui voient leurs liaisons supprimées ou fortement réduites. De même, Ryanair a limité sa capacité à l’aéroport de Bruxelles en raison de l’augmentation des taxes aériennes en Belgique. En lieu et place, la compagnie low cost irlandaise redéploie des capacités retirées de marchés plus taxés comme l’Espagne ou la France vers des pays à coûts d’infrastructure compétitifs, notamment l’Italie, le Maroc, la Croatie, la Suède et l’Albanie.

En raison de « taxes exorbitantes » : Ryanair réduit drastiquement son offre en Allemagne 2 Air Journal

@Ryanair