Sous la pression croissante du syndicat et du personnel, Thierry de Bailleul, directeur général de Madagascar Airlines depuis décembre 2022, a présenté sa démission le 15 octobre. Ce départ est intervenu à la veille d’un ultimatum syndical illustrant les tensions persistantes autour de la gouvernance de la compagnie nationale.
La compagnie née de la fusion entre Air Madagascar et Tsaradia connaît un nouvel épisode de crise interne et reste en quête de stabilité managériale alors qu’elle s’est engagée dans une difficile restructuration. Selon la presse locale, le syndicat du personnel, conduit par l’ancien cadre d’Air Madagascar Rado Rabarilala, avait lancé un ultimatum exigeant la démission du directeur général et des consultants étrangers avant le 17 octobre à midi, sous peine de blocage des directives internes. Face à cette mobilisation et au « climat de défiance généralisée », Thierry de Bailleul a annoncé son retrait immédiat, expliquant : « C’est une décision réfléchie, douloureuse, mais dictée par un souci exclusif : préserver l’entreprise, ses salariés et, je l’espère en tout cas, tenter de préserver sa crédibilité auprès des partenaires dont dépend sa survie ». Le Conseil d’Administration de Madagascar Airlines avait annoncé en juillet 2024 que le mandat du directeur général devait prendre fin le 31 juillet 2025.
Cette démission fait suite à des accusations récurrentes de gouvernance jugée opaque et d’influence étrangère excessive au sein de la compagnie. La direction a par ailleurs été accusée de négliger la consultation des personnels et de ne pas répondre aux inquiétudes financières et opérationnelles du syndicat, rappelle Madagascar Tribune. Les tensions qui couvent depuis la création de Madagascar Airlines s’expriment désormais ouvertement, compromettant la stabilité institutionnelle à un moment où la compagnie doit rassurer ses bailleurs et partenaires publics ainsi que la Banque mondiale.
Un DG nommé alors que la compagnie était en crise
Nommé fin 2022 pour relancer une entreprise en crise, Thierry de Bailleul mettait en avant les progrès réalisés : une hausse de 66% de la capacité opérationnelle, un taux de ponctualité de 80%, et une réduction des pertes avec la perspective d’un retour à l’équilibre financier dès la fin de l’année 2025. Sous sa direction, la flotte aurait atteint cinq appareils opérationnels, contre moins de deux fin 2023, et devait encore s’enrichir de deux nouvelles unités avant le 31 décembre. Malgré ces résultats, il reconnaît « une trésorerie extrêmement tendue » et des échéances critiques à venir.
Nommé fin 2022 pour relancer une entreprise en crise, Thierry de Bailleul mettait en avant les progrès réalisés : une hausse de 66% de la capacité opérationnelle, un taux de ponctualité de 80%, et une réduction des pertes avec la perspective d’un retour à l’équilibre financier dès la fin de l’année 2025. La plus grande décision de Thierry de Bailleul a peut-être été d’arrêter les vols internationaux vers la France, préférant se concentrer sur les dessertes domestiques. Sous sa direction, la flotte a atteint cinq appareils opérationnels (quatre ATR72-500 et un ATR72-600), contre moins de deux fin 2023, et devait encore s’enrichir de deux nouvelles unités avant le 31 décembre. Malgré ces résultats, il reconnaît « une trésorerie extrêmement tendue » et des échéances critiques à venir.
Porté par Thierry de Bailleul depuis son arrivée et soutenu par la Banque mondiale, le plan stratégique « Phénix 2030 » vise la modernisation de la flotte, la recentralisation sur les lignes domestiques et l’autonomie financière sans recours à des fonds publics. Le conseil d’administration salue dans un communiqué « les avancées majeures accomplies » sous la direction du DG démissionnaire, assurant que « les bases organisationnelles ont été solidement posées » et qu’« un retour à la voilure d’avant-covid pourrait être envisagé sous 18 à 24 mois, tout en étant rentable ».
Désormais, la gestion de Madagascar Airlines repose sur une direction collégiale, dans l’attente des décisions du conseil d’administration. Ce nouveau pilotage devra s’efforcer de « veiller à la stabilité managériale (…) avec le concours de l’Etat », tout en respectant les conditions du plan Phénix et les exigences de la Banque mondiale pour accéder à des financements complémentaires.
L’annonce intervient alors que depuis octobre 2025, Madagascar traverse une crise politique majeure marquée par les premières manifestations de la Gen Z à Madagascar qui ont débuté le 25 septembre 2025, suivies de la destitution du président Andry Rajoelina, contraint à fuir après avoir tenté vainement de dissoudre le Parlement. L’armée malgache est intervenue en instaurant un Conseil de défense nationale de transition, avec le colonel Michael Randrianirina nommé président par intérim.

Anhuro a commenté :
20 octobre 2025 - 10 h 41 min
Vous allez voir le résultat avec un malgache à la “tête” !
Les avions en panne, sans carburant..ect la compagnie à l’arrêt où en surplace, les avions soit disant full et qui font le trajet à 30% !
J’ai supporté ça pendant 18 ans ou arrivé à IVATO j’étais en liste d’attente et l’avion à 30% ?
Va comprendre “Charles”
C Mada🤔 le “moramora”😴 !Veloma
nom a commenté :
20 octobre 2025 - 14 h 18 min
Tout a fait d’accord
Le plaisir de casser ce qui marche ….
MoModeRabat a commenté :
20 octobre 2025 - 14 h 57 min
“Vous allez voir le résultat avec un malgache à la “tête” !”…..propos racistes et colonialistes d’un autre âge. Thierry de Bailleul a été embauché par la compagnie Malgache dans le but de redresser la compagnie et ce fût chose presque faite: le conseil administratif a décidé de mettre fin à son mandat de DG étranger pour des raisons qui lui sont propres. Les têtes bien pensantes qui prévoient le chaos après Thierry de Bailleul ont du mal à réaliser qu’il puisse exister des malgaches qualifier pour reprendre le flambeau…..et même si ce sera le chaos sous la direction malgache ce sera LE CHAOS MALGACHE et non votre problème.