Alors que les États-Unis connaissent depuis le 1er octobre une nouvelle paralysie budgétaire, le patron de United Airlines, Scott Kirby, met en garde contre les effets d’un « shutdown » prolongé sur la demande de voyages.

Le shutdown fédéral américain, enclenché après l’incapacité du Congrès à voter un budget le 1er octobre, commence à inquiéter le monde du transport aérien. Si le trafic reste stable pour l’instant, la confiance des consommateurs pourrait bientôt vaciller. Malgré le blocage, les employés essentiels, notamment les agents de la Transportation Security Administration (TSA) et les contrôleurs aériens, continuent de travailler sans salaire. Une situation déjà rencontrée lors de la fermeture de 2018-2019, longue de 35 jours et particulièrement douloureuse pour le secteur.

Lors d’une conférence consacrée aux résultats du troisième trimestre, le PDG de United Airlines, Scott Kirby, a estimé que l’impact de la fermeture sur les affaires de la compagnie restait, pour l’instant, limité :
« Je pense qu’au début, beaucoup imaginaient une résolution rapide, et ont continué leurs activités comme si de rien n’était », a-t-il expliqué. Mais l’exécutif reconnaît qu’un blocage prolongé pourrait changer la donne : « Au fil des jours, les consommateurs commencent à perdre confiance dans la capacité du gouvernement à trouver un accord. Cela finira par peser sur les réservations. » Kirby, sans avancer de seuil précis, a jugé que « chaque jour qui passe accroît le risque pour l’économie des États-Unis » et a appelé à éviter un « faux pas évitable ».

Son homologue de Delta Air Lines, Ed Bastian, a émis la semaine dernière un avertissement similaire, tout en notant que les opérations de sa compagnie n’avaient pas encore été affectées.
Les autorités fédérales, notamment la Federal Aviation Administration (FAA), ont toutefois admis que le manque de personnel commençait à se faire sentir. Des contraintes dans plusieurs centres de contrôle ont entraîné des retards de vols à Nashville (Tennessee) et Burbank (Californie).

La crise intervient alors que le président Donald Trump, réélu début 2025, fait face à une opposition démocrate intransigeante au Sénat sur les questions budgétaires. Depuis le début du shutdown fédéral américain le 1er octobre 2025, les perturbations aériennes se sont rapidement accentuées, mettant en lumière l’importance critique des contrôleurs aériens dans le fonctionnement du trafic aérien aux États-Unis. Bien que ces agents soient officiellement considérés comme « essentiels » et obligés de travailler sans salaire, une vague d’absentéisme sans précédent a frappé plus d’une douzaine d’aéroports majeurs, notamment Chicago, Boston, Burbank en Californie, Washington DC et New York-LaGuardia. Certains contrôleurs choisissent le congé maladie ou refusent de se présenter, ce qui a forcé la Federal Aviation Administration (FAA) à ralentir le trafic aérien pour des raisons de sécurité.

La situation est devenue critique au point que la FAA estime aujourd’hui que 53% des retards de vols sont dus à ce manque de personnel, comparé à 5% habituellement. 

Shutdown américain : United craint un ralentissement des réservations si la crise persiste 1 Air Journal

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