Face à la paralysie du gouvernement fédéral, l’administration américaine de l’aviation (FAA) a annoncé une réduction de 10% du trafic aérien sur une quarantaine de grands aéroports à compter de vendredi matin.
Le shutdown, désormais le plus long de l’histoire américaine, touche de nombreux services fédéraux : parcs nationaux, musées, services fiscaux, mais aussi, de manière critique, la régulation du transport aérien. La décision de la FAA vise, selon ses dirigeants, à « maintenir un niveau de sécurité acceptable » alors que la pénurie de contrôleurs aériens s’aggrave. La mesure intervient alors que les 13 000 contrôleurs aériens et les 50 000 agents de la Transportation Security Administration (TSA) continuent de travailler sans être rémunérés depuis 37 jours, conséquence directe du blocage budgétaire à Washington. D’après CNN, environ 20 à 40% des contrôleurs affectés aux 30 plus grands aéroports américains ne se sont pas présentés cette semaine, provoquant d’importants retards de vols — plus de 2 100 pour la seule journée de mercredi.
Bryan Bedford, administrateur par intérim de la FAA, a déclaré que l’agence « ne pouvait pas attendre que la situation dégénère » avant d’agir. Il a précisé que la décision visait à « soulager temporairement la charge de travail des équipes encore en poste » et à éviter ce qu’il a qualifié de « risque systémique pour la sécurité aérienne ».
Réunion de crise entre la FAA, le secrétaire aux Transports et les compagnies aériennes
Bryan Bedford et le secrétaire aux Transports, Sean Duffy, devaient rencontrer mercredi dans la soirée les principaux dirigeants des compagnies aériennes américaines afin d’établir un plan de distribution des réductions de vols par marché. Parmi les 40 aéroports concernés figureraient les hubs les plus fréquentés du pays, notamment Atlanta (ATL), Chicago O’Hare (ORD), Dallas-Fort Worth (DFW), New York JFK et Los Angeles (LAX). Sean Duffy avait déjà mis en garde la veille contre le risque de « chaos généralisé » dans le transport aérien si le blocage politique se poursuivait au-delà d’une semaine supplémentaire. Le responsable n’excluait pas, « en dernier recours », une fermeture partielle de l’espace aérien américain, une mesure d’une gravité inédite depuis le 11 septembre 2001.
Les compagnies aériennes exhortent le Congrès à un accord rapide
Les compagnies américaines — dont American Airlines, Delta Air Lines, United et Southwest — appellent le Congrès à sortir de l’impasse. Si leurs revenus n’ont pas encore subi de perte majeure, plusieurs transporteurs entrevoient une baisse des réservations à court terme. Le syndicat des contrôleurs, la National Air Traffic Controllers Association (NATCA), a renouvelé son alerte sur « la fatigue et la tension croissante du personnel ».
Le blocage résulte d’un désaccord entre républicains et démocrates sur un projet de loi de finances. Les démocrates refusent de voter un texte qui exclut la prolongation de subventions fédérales à l’assurance santé, tandis que la majorité républicaine à la Chambre, soutenue par le président Donald Trump, rejette cette condition.

Donald a commenté :
6 novembre 2025 - 16 h 03 min
Les États-Unis sont un pays gravement malade… Le rêve américain appartient définitivement au passé.
JazzyJaaz a commenté :
7 novembre 2025 - 10 h 13 min
Ce rêve a été somme toute assez bref: grosso modo de 1945 au début des années 70. Ere où les EU étaient quasiment socialistes (avec une sacré dose de redistribution des richesses par l’entremise d’un Etat fédéral puissant). Ensuite les Chicago boys (ceux que Nixon lui-même qualifiait de fous) ont pris la relève. Résultat après 45 ans: les EU retrouvent leur “splendeur” du début du 20ème, avec les nouveaux barons-voleurs 3.0 et leur système de racket à grande échelle.
Doudedudi a commenté :
7 novembre 2025 - 0 h 09 min
Cette situation devient inquiétante car le contrôle aérien est déjà sous tension de longue date aux États-Unis pour des raisons multiples. Je dois passer par plusieurs de ces aéroports la semaine prochaine. L’idée que l’avion dans lequel je volerai sera guidé par quelqu’un qui n’aura pas été payé depuis plusieurs semaines ne me réjouis pas vraiment, même avec 10% d’avions en moins à gérer.