Norse Atlantic ASA a enregistré au troisième trimestre 2025 un nouveau record de chiffre d’affaires et une hausse de 11% du nombre de passagers, mais sa rentabilité a été pénalisée par le tassement du marché transatlantique et des coûts non récurrents. La compagnie poursuit toutefois sa mutation vers un modèle mixte vols réguliers / ACMI, soutenue par une flotte homogène de Boeing 787-9 et par de nouveaux contrats de charter et de wet lease, notamment avec IndiGo et P&O Cruises.
Portée par un coefficient de remplissage de 95% et quatre trimestres consécutifs au-dessus de 90%, Norse Atlantic ASA confirme sa capacité à remplir ses Boeing 787-9 sur le long-courrier low cost. Mais le recul des recettes unitaires sur l’axe Europe–Amérique du Nord et des charges exceptionnelles ont pesé sur le résultat du troisième trimestre 2025, au moment où la jeune compagnie norvégienne accélère sa transition vers un modèle dual, combinant réseau propre et contrats ACMI à revenus plus prévisibles.
La compagnie souligne avoir dépassé les 90% de coefficient de remplissage pour le quatrième trimestre consécutif, un niveau qui la place parmi les transporteurs long-courriers les plus performants en termes de remplissage.
Six 787 Dreamliner, soit la moitié de sa flotte en wet lease auprès d’indiGo
Un an après avoir présenté sa nouvelle feuille de route, Norse Atlantic ASA confirme la mise en œuvre de sa stratégie « duale » combinant réseau propre et activité ACMI (Aircraft, Crew, Maintenance, Insurance). « Il y a un an, nous avons défini un nouveau cap pour Norse Atlantic fondé sur une stratégie commerciale pilotée par la donnée, des gains d’efficacité opérationnelle et la transition vers un modèle mixte ACMI et réseau en propre, avec un risque réduit, des revenus plus stables et une montée en gamme des routes que nous opérons », rappelle le fondateur et CEO Bjørn Tore Larsen.
La compagnie indique que cinq Boeing 787-9 auront été transférés en ACMI à IndiGo d’ici fin novembre 2025, le sixième devant suivre début 2026, conformément à l’accord de wet lease conclu avec le transporteur indien. Norse Atlantic ASA vise alors un portefeuille équilibré, avec six appareils dédiés à des contrats ACMI générant des flux de trésorerie plus prévisibles, et six autres opérés sur son propre réseau de vols réguliers long-courriers.
La flotte actuelle de Norse Atlantic ASA repose sur 12 Boeing 787-9 Dreamliner, des appareils présentés comme modernes et économes en carburant, configurés en classes Premium et Economy. Selon le groupe, cette flotte de gros-porteurs permet de concilier coûts unitaires compétitifs, autonomie long-courrier et confort adapté aux marchés loisirs transatlantiques et aux contrats charter long rayon d’action.
Le CEO Bjørn Tore Larsen souligne que « notre flotte de 12 Boeing 787-9 modernes et efficaces constitue une base solide pour apporter ces améliorations, alors que Norse Atlantic bascule vers le modèle dual avec des contrats ACMI réduisant le risque de marché et complétant notre réseau programmé ». Cette standardisation flotte facilite également la bascule des appareils entre réseau propre, ACMI et charters, selon la saison et la demande sur chaque marché.
Un hiver tourné vers l’Asie, l’Afrique et les croisiéristes
Sur la saison hiver 2025/2026, Norse Atlantic ASA adapte son programme en renforçant ses liaisons depuis l’Europe vers l’Asie et l’Afrique, où la demande est jugée plus robuste que sur le transatlantique à cette période. La compagnie opère des vols long-courriers vers des destinations loisirs et VFR, dans le prolongement de sa stratégie de sélection des routes offrant le meilleur potentiel de remplissage et de recettes par siège.
Les opérations sont complétées par des vols charters pour P&O Cruises, transportant les passagers britanniques vers les Caraïbes entre novembre et mars dans le cadre d’un partenariat renouvelé sur plusieurs saisons d’hiver. Norse Atlantic ASA assurera notamment des vols vers la Barbade et Antigua pour alimenter les croisières longues de la flotte de P&O Cruises, un segment qui offre une visibilité de demande et de revenus appréciable pour un nouvel acteur long-courrier.
Été 2026: recentrage sur l’Europe–États-Unis et grands événements
Pour l’été à venir, la compagnie annonce un programme ciblé entre l’Europe et les États-Unis, concentré sur des routes où la demande s’est révélée solide et les niveaux tarifaires plus élevés. Norse Atlantic ASA privilégie ainsi des axes transatlantiques à fort volume loisirs et visiting friends and relatives (VFR), soutenus par le trafic touristique estival. La compagnie prévoit également d’acheminer des supporters à l’occasion de la Coupe du monde de la FIFA 2026, ce qui pourrait se traduire par des charters ad hoc ou une montée en capacité sur certaines villes-hôtes nord-américaines. Ce positionnement sur les grands événements sportifs et les flux touristiques saisonniers s’inscrit dans la logique ACMI/charter adoptée par Norse, permettant de lisser l’utilisation de la flotte au-delà des seuls flux réguliers point à point.
Une situation financière en consolidation
Sur le plan financier, Norse Atlantic ASA indique avoir renforcé sa position grâce à un emprunt obligataire convertible et à une augmentation de capital, ce qui a contribué à consolider la structure bilancielle et l’actionnariat. Le groupe vise désormais une génération de trésorerie « matérielle » à moyen terme, portée par la montée en puissance des contrats ACMI et l’optimisation de son réseau propre.
La direction reconnaît néanmoins que « des défis restent à relever » dans un environnement marqué par la concurrence intense sur les liaisons transatlantiques, des événements opérationnels négatifs et une inflation des coûts qui affecte l’ensemble du secteur aérien.

NT a commenté :
27 novembre 2025 - 13 h 01 min
Comme toujours avec ces compagnies, ne pas confondre remplissage et rentabilité… N’importe quel imbécile peut remplir des 787 vers NYC avec des billets à 500Eur AR Max – Mais gagner de l’argent à ce tarif est une autre histoire, et l’histoire finira par se répéter comme Norwegian (à la différence de Level à Barcelone, stratégiquement placée dans le transatlantique d’IAG et avec un produit finalement assez proche d’Iberia
SERGE13 a commenté :
28 novembre 2025 - 7 h 51 min
J’imagine une Transavia LC sur ce modèle..
Richard a commenté :
29 novembre 2025 - 11 h 20 min
Ils pourraient certainement réussir la où JOON a échoué