Nouvel An cloué au sol : Air Caraïbes et Aircalin, soirées gâchées pour les passagers long-courriers

À la veille du réveillon, deux incidents distincts chez Air Caraïbes et Aircalin ont cloué au sol des centaines de passagers, rappelant que la reprise du trafic aérien en 2025 ne met pas les voyageurs à l’abri des aléas opérationnels.

Vol Air Caraïbes Fort-de-France – Paris annulé la veille du réveillon

La veille de la Saint-Sylvestre, les passagers d’un vol Air Caraïbes au départ de Fort-de-France vers Paris, prévu à 18 h 25, ont découvert l’annulation de leur liaison, parfois quelques heures seulement avant le départ. Selon les éléments recueillis, certains voyageurs ont reçu un SMS vers 13 h 23 annonçant un report au 31 décembre pour des « raisons opérationnelles », tandis que d’autres n’en ont eu connaissance qu’en arrivant à l’aéroport, créant un climat de confusion au comptoir d’enregistrement.

Plusieurs familles se sont retrouvées sans solution immédiate d’hébergement, dans un contexte de forte affluence de fin d’année où la quasi-totalité des vols vers Paris s’affichaient déjà complets. Une passagère évoque des informations contradictoires obtenues au téléphone, des files d’attente interminables et la difficulté à être rebookée sur d’autres compagnies déjà saturées. Elle rapporte également le témoignage d’une voyageuse devant subir une opération médicale le lendemain à Paris, sans véritable solution alternative proposée.

Cette annulation intervient alors qu’Air Caraïbes se targue d’une année 2025 dynamique sur le long-courrier entre Orly et les Antilles, portée par la reprise de la demande loisirs et affinitaire. Selon les classements internationaux, la compagnie figure parmi les meilleures compagnies mondiales en 2025 et premier transporteur français du palmarès « World’s Best Airlines », renforçant son positionnement qualitatif sur le marché ultramarin.

Aircalin : un A330neo cloué au sol, Nouméa–Bangkok–Paris suspendu

À plus de 16 000 kilomètres de là, autre décor mais même scénario de soirée gâchée. Le 31 décembre, Aircalin a annoncé la suspension des vols SB500 Nouméa–Bangkok–Paris et SB501 Paris–Bangkok–Nouméa, à la suite d’une panne technique sur l’un de ses Airbus A330neo. L’appareil, prévu pour assurer la rotation vers la métropole, a été immobilisé après la détection d’une anomalie lors des contrôles de sécurité, en application des procédures de maintenance.

Dans un communiqué publié dans l’après-midi à Nouméa, la compagnie explique que « l’acheminement des pièces concernées est en cours afin de réduire au maximum les impacts sur les itinéraires de nos voyageurs, et permettre une remise en service de l’appareil en pleine sécurité dans les meilleurs délais ». Elle précise que ses équipes « travaillent activement à la prise en charge de [ses] clients ainsi qu’à la reprogrammation de l’ensemble des passagers aux départs comme aux arrivées ».

« En attendant leur confirmation de départ, les passagers concernés non-résidents bénéficient d’une prise en charge complète (hébergement et restauration) », poursuit Aircalin, qui assure par ailleurs qu’« à ce stade, aucun autre vol de la compagnie n’est soumis à changement ». Les nouveaux horaires de reprogrammation doivent être communiqués par email et SMS dans les 24 heures, un délai incompressible compte tenu de la complexité d’un réseau long-courrier reposant sur une flotte limitée où chaque appareil est essentiel à l’équilibre du programme.

Ce n’est pas la première fois en 2025 qu’un A330neo d’Aircalin se retrouve immobilisé, entraînant des reports et réacheminements via d’autres compagnies entre Nouméa, Bangkok et Paris. À la rentrée, une panne dans le système de démarrage moteur avait déjà conduit à la suspension des vols SB500 et SB501, obligeant la compagnie à reprogrammer la rotation et à faire appel à d’autres transporteurs pour assurer la continuité vers la métropole.

Entre annulations de dernière minute pour « raisons opérationnelles » et panne technique immobilisant un Airbus A330neo, ces contretemps mettent en lumière les limites d’un système aérien saturé et très dépendant de la robustesse des flottes long-courrier. Pour 2025, l’Association internationale du transport aérien (IATA) prévoit un record d’environ 5,2 milliards de passagers, soit une croissance de plus de 6% par rapport à 2024 et un dépassement des niveaux d’avant-crise. Les passagers-kilomètres transportés ont déjà dépassé le niveau de 2019, et la demande progresse d’environ 5% sur l’année, avec des coefficients de remplissage élevés sur les grandes liaisons intercontinentales.

©Aircalin