Ryanair va supprimer trois destinations au départ de Vienne et réduire la fréquence d’autres vols pour la prochaine saison hivernale, en dénonçant des coûts fixes « exorbitants » à l’aéroport de la capitale autrichienne.

À Vienne, Ryanair opérait jusqu’ici plusieurs dizaines de vols hebdomadaires, desservant des destinations en Europe. Mais le coût imposé par la taxe aérienne locale rend ces opérations moins rentables, affirme la low cost irlandaise. Conséquence : elle va supprimer trois liaisons au départ de l’aéroport de Vienne à destination de Billund au Danemark, Santander en Espagne et Tallinn en Estonie, retirant trois de ses dix-neuf avions basés sur place. « Cette décision est due à la taxe aérienne punitive de 12 euros imposée par l’Autriche et aux frais aéroportuaires excessifs de Vienne, qui ont grimpé de 30% depuis la pandémie de Covid-19, nuisant à la compétitivité » de l’Autriche, a-t-elle expliqué.

« Les coûts d’accès de Vienne sont ridiculement élevés », a ajouté son PDG, Michael O’Leary. Et de rappeler : « L’Autriche reste l’un des rares pays de l’UE (avec l’Allemagne) à ne pas avoir encore réussi à retrouver son trafic d’avant » la pandémie de Covid.

Cette réduction à Vienne s’inscrit dans une stratégie plus large, la low-cost irlandaise ayant également réduit ses capacités en France et en Espagne pour les mêmes motifs. En France, la low cost va réduire de 13% sa capacité sur l’hiver 2025-2026, supprimant 750 000 sièges et 25 lignes, notamment vers des aéroports régionaux tels que Strasbourg, Bergerac et Brive. Cette décision est directement liée à la hausse de 180% de la taxe de solidarité sur les billets d’avion entrée en vigueur en mars 2025. En Espagne, Ryanair a aussi va réduire sa capacité de la prochaine saison hivernale de plus de un million de sièges, conséquence d’un contexte fiscal jugé défavorable comparé à d’autres pays européens.

Wizz Air avait déjà annoncé son retrait progressif total d’Autriche la semaine dernière. Au-delà d’un « repositionnement stratégique », la low cost hongroise avait aussi cité l’augmentation significative des coûts à Vienne. Wizz Air et Ryanair étaient arrivées à Vienne en 2018, après la faillite de Niki, filiale d’Air Berlin. En 2024, Ryanair et sa filiale Lauda avaient réalisé une part de marché d’un peu moins de 21% à Vienne, contre 6,4% pour Wizz Air. L’ensemble des low cost représentaient environ 30% du trafic passagers de l’aéroport, la compagnie aérienne porte-drapeau autrichienne Austrian Airlines restant en tête avec 46%.

Ryanair supprime des vols à Vienne à cause des taxes aériennes, après des réductions en France et en Espagne 1 Air Journal

©Aéroport de Vienne