Etihad, compagnie nationale d’Abou Dhabi, qui exploite actuellement sept de ses dix Airbus A380, a confirmé au quotidien The National que son huitième exemplaire reprendra du service le 15 juin 2026, suivi d’un neuvième le 1er janvier 2027.
Le dixième appareil, en revanche, a été désossé pour pièces détachées, selon la même source. Ces superjumbos seront progressivement réintroduits sur les grandes lignes les plus denses du réseau, notamment Londres, Toronto, Paris et Singapour, où la demande premium reste soutenue.
Une réponse à la pénurie mondiale de jets
Cette réactivation s’inscrit dans un contexte de rareté d’appareils neufs. Les constructeurs Boeing et Airbus font face à des retards de production historiques aggravés par les perturbations logistiques apparues durant la pandémie. Selon l’Association internationale du transport aérien (IATA), le carnet de commandes mondial atteignait plus de 17 000 avions en 2024, contre environ 13 000 en moyenne entre 2010 et 2019.
Ce goulet d’étranglement limite l’expansion des flottes et pousse les compagnies à prolonger la vie d’appareils plus anciens.
Un rapport conjoint d’IATA et du cabinet Oliver Wyman estime que la lenteur de production des avions et de leurs composants coûtera plus de 11 milliards de dollars à l’industrie en 2025. « Les difficultés persistantes dans la chaîne d’approvisionnement de l’aéronautique contraignent les compagnies à revoir leurs plans de flotte et à remettre en vol des modèles plus anciens », souligne le rapport.
Pour contrebalancer ces obstacles, Etihad a multiplié les locations d’avions monocouloirs et programme la modernisation de ses gros-porteurs existants. La remise en service des A380 s’inscrit dans cette stratégie de flexibilité. La compagnie exploite aujourd’hui 115 appareils vers 82 destinations et a transporté 16,1 millions de passagers sur les neuf premiers mois de 2025, soit une hausse de 18% sur un an. En septembre, elle a atteint 1,9 million de passagers, en progression de 21% par rapport à 2024. « La demande reste forte après l’été, et nous maintenons des taux de remplissage élevés avec une croissance disciplinée », a déclaré Antonoaldo Neves, directeur général d’Etihad Airways.
Etihad Airways poursuit un ambitieux programme d’expansion de flotte, avec plus de 80 avions actuellement en commande auprès d’Airbus et de Boeing, dont 25 gros-porteurs 777X, dont la certification a été régulièrement repoussée, et est désormais prévue en 2027. Elle attend aussi une vingtaine de Dreamliner. La décision de remettre en service l’A380 est emblématique d’un retournement de tendance dans l’industrie aérienne, où le géant mal aimé d’hier redevient une solution pragmatique face à la saturation du carnet de commandes.
Le luxe toujours au cœur du produit A380
L’A380 demeure une vitrine du service premium d’Etihad. Les passagers peuvent y réserver The Residence, une suite de trois pièces comprenant une chambre privée, une douche attenante et un salon avec majordome personnel.
Le superjumbo propose également des appartements de première classe et des studios de classe Affaires, illustrant la volonté d’Etihad de maintenir une expérience luxueuse malgré la forte pression sur les capacités mondiales. Au total, l’A380 d’Etihad propose 486 sièges, dont The Residence, neuf First Apartments, 70 Business Studios et 405 sièges Economy Smart.
Le trafic passagers des Émirats arabes unis devrait croître de près de 5% en 2025, pour atteindre 155 millions de voyageurs, selon les dernières estimations nationales. IATA souligne que les compagnies du Moyen-Orient ont enregistré en août une hausse de la demande de 8,2% sur un an, supérieure à la moyenne mondiale de 4,6%.

EX IT13 a commenté :
20 octobre 2025 - 13 h 45 min
Quand je pense q une grande compagnie qui se dit exemplaire , a mis les siens a la poubelle comme de vieux objets qui ne servent plus a rien , la précipitation n est jamais bonne conseillère , alors que c est l avion Amiral pour certaines autres , BRAVO a elles !!!! et … Pauvre France !!!!!
flyer2 a commenté :
20 octobre 2025 - 15 h 10 min
Il faut aussi contextualiser les critiques, prět a rembourser dans l’urgence, probleme de tresorerie, arriver des a350, etc…
Ceux qui gardent les a380, ils ont aussi le 777-x en tete (en commande), en remplacement.
AF n’en a pas, et c’est la bonne strategie pour le moment.
Ah Bon ? a commenté :
21 octobre 2025 - 15 h 01 min
Quel niveau intellectuel ! On a connu plus constructif comme argumentaire. A moins qu’il ne s’agisse d’une autocritique, alors acceptable.
Etonné que la modération laisse passer ce genre de “commentaire”
JePense a commenté :
20 octobre 2025 - 15 h 25 min
Sauf qu’AF a négocier A350 en amont. De fait, elle ne semble pas souffrir du manque vu que l’offre est supérieure à celle avec les A380.
DD-Bergeron a commenté :
20 octobre 2025 - 15 h 49 min
Air France semble visée par vos propos, au regard des résultats et de la maîtrise des coûts d’exploitation et des recettes, la décision semble bonne, je dirai même que la décision – peut-être sous contrainte – de commander des A380 était une imprudence, au regard des décisions des grandes compagnies américaines qui n’avaient pas retenu l’A380 dans leurs flottes.
@ DD Bergeron a commenté :
20 octobre 2025 - 22 h 42 min
Les USA n’ont pas non plus commandé de 777-9 !
On n’est pas des moutons…on n’est pas obligé de lorgner dans cesse vers les USA…ce ne sont pas une référence obligée…
Le Royaume Uni… l’Australie … d’autres et bien sûr Emirates utilisent l’A380 avec succès.
Naha a commenté :
21 octobre 2025 - 7 h 44 min
Méconnaissance crasse du sujet. AF ne serait pas rentable, d’ailleurs demandez-vous pourquoi ce sont Emirates et Etihad qui possèdent des A380 : tout simplement car le carburant est quasi gratuit chez eux.
Anhuro a commenté :
21 octobre 2025 - 10 h 50 min
Donc pour vous, SIA, Qantas, Émirates ect sont des “pinpin”?
Vos histoires de prix de carburant sont de mauvaises “excuses”!
Les personnels de bords sont aussi “biens” payés que chez AF et les anglais ,les allemands remettent les 380 en service mais.
Tout le monde le sait, nous français sommes les meilleurs……….voyez où nous en sommes sécuritairement ?
Et je suis TRÈS fier d’être français mais, molo molo !
Moramora comme disent les malgaches !
Veloma
Caravelle a commenté :
20 octobre 2025 - 15 h 38 min
Le concept était bon, un gros navion au lieu de 2 (pour schématiser), mais il n’a pourtant pas fait recette.
Sans doute un problème au niveau des coûts d’exploitation ?
En classe éco je n’ai jamais retrouvé son pareil.
Greg6 a commenté :
20 octobre 2025 - 16 h 38 min
Le problème, c’est qu’avec la sortie de longs courriers bimoteurs de nouvelle génération, l’a380 ne valait plus deux avions. Surtout au niveau consommation.
Les coûts d’exploitation que vous citez, le manque de capacités cargo, et un développement plus prononcé du point à point ont fait le reste.
@ Greg6 a commenté :
20 octobre 2025 - 22 h 48 min
Ce n’est pas exact.
D’ailleurs Emirates a demandé à plusieurs reprises à Airbus un A380 “neo”.
Tout dépend de l’usage que vous faites du jumbo.
Emirates utilise d’ailleurs par exemple plusieurs A380 sur Londres ou Paris avec succès…et ce au QUOTIDIEN !
Greg6 a commenté :
21 octobre 2025 - 16 h 45 min
C’est la seule compagnie au monde à avoir fait cette demande. La seule à réellement plébisciter l’a380.
Les autres compagnies attendent tout simplement le 777-9. C’est un sursis. Si Boeing avait sorti son appareil à l’heure, il n’y aurait presque plus d’a380 en vol en dehors d’Emirates. Idem si Airbus pouvait produire l’a35k a un rythme plus élevé.
Et c’est ce qu’explique cet article justement.
Emirates a pu limiter les coûts d’exploitation grâce au grand nombre d’a380 en flotte.
Ils ont un modèle reposant presque exclusivement sur le principe du hub/correspondance, avec (relativement) peu de passagers en point à point, ce qui favorise les très gros appareils.
Ils ont pu bénéficier d’avantages financiers/fiscaux liés au régime et à l’économie des Émirats.
Ils ont pu profiter du sous développement de certaines compagnies, indiennes notamment.
Bref, une exception ne fait pas une règle.
J’adore l’a380, cet appareil m’a fait rêver, mais ce que j’ai écrit était parfaitement exact :
Pas de cargo.
Le coût de la formule quadri et de sa masse.
Le développement du point à point.
Et surtout : les appareils de nouvelle génération, et leurs moteurs plus évolués qui d’ailleurs ont fait “tiquer” l’ancien patron d’Airbus qui reproche (publiquement) aux motoristes d’être la cause des ventes limitées.
tarasboulaba a commenté :
20 octobre 2025 - 20 h 46 min
Et alors de nouveau moteur. Il l’aurait peut être été.