Air France est accusée par un syndicat de pilotes d'avoir fait voler pendant trois semaines un Boeing 747 malgré un risque liée à sa maintenance, une accusation démentie par la compagnie aérienne nationale. Le syndicat Alter a révélé "l'affaire", expliquant comment un 747-400 d'Air France avait reçu en octobre une "peinture cabine" lors d'opérations de maintenance à Xiamen en Chine, l'avion reprenant ensuite ses activités normales le temps que la peinture soit soumise à des tests de résistance aux incendies. Or selon le syndicat, ces tests n'ont pas été concluants, apparemment dû à la technique de superposition des couches de peinture "qui pouvait ne pas être conforme aux spécifications de Boeing", selon les termes du porte-parole d'Air France. La compagnie de l'alliance SkyTeam a alors interrogé l'agence européenne de sécurité aérienne, qui a émis un avis favorable au maintien de l'avion en exploitation, avis sur lequel la DGAC s'est appuyé pour octroyer une dérogation de deux mois (à partir du 29 octobre) et permettre au 747 de continuer à voler pendant les tests. Il a fallu attendre les 21 et 22 novembre pour qu'Air France immobilise l'appareil afin de remplacer les panneaux défectueux. Le syndicat s'est déclaré "atterré qu’un an et demi après la catastrophe du Rio-Paris, nous ayons le même schéma: comme pour les sondes de vitesse Pitot, Air France était informée d’un risque potentiel mais elle ne prend pas toutes les précautions nécessaires". Et il a une nouvelle fois fait part de son scepticisme envers le prestataire chinois de la maintenance, Taeco, utilisé par Air France depuis 2007. Ce à quoi la compagnie répond que Lufthansa, KLM et Japan Airlines utilisent ce même prestataire sans problème. Et de souligner que si les autorités de l'aviation ne lui avaient pas accordé de dérogation, l'avion aurait immédiatement été immobilisé et réparé…