Le département de la Justice américaine a approuvé un accord entre  US Airways et Delta Air Lines, la première compagnie aérienne abandonnant à la seconde ses 132 slots depuis l’aéroport new-yorkais de LaGuardia en échange de 42 autres sur l’aéroport de Washington Reagan. L’accord entre les deux compagnies américaines vient d’être approuvé le 11 octobre dernier par la justice américaine. US Airways abandonne à Delta Air Lines les 132 slots (créneau horaire donnant autorisation aux atterrissages et décollages) qu’elle possède sur l’aéroport new-yorkais de LaGuardia. En échange, elle récupère 42 slots de Delta sur l’aéroport de Washington Reagan, plus les droits d’opérer un vol quotidien vers  Sao Paulo au Brésil en 2015, plus 66,5 millions de dollars. Delta, de son côté, va pouvoir récupérer le terminal exploité par US Airways (le terminal C) à LaGuardia. Chute de l'activité de LaGuardia depuis les années 2000 Pour rappel, US Airways a fait chuter son activité de 23 % sur cet aéroport les semaines qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001, pour les convertir progressivement en vol de jets à plus petite capacité (des Saab340s de 31 places, des Bombardier Dash-8s de 37 places et autres jets régionaux de 50 à 70 places). Le nombre de passagers transportés par US est ainsi passé de 6,58 millions en 2000  à 4,34 millions en 2010. De leur côté, les compagnies concurrentes American Airlines et Delta Air Lines ont augmenté leur trafic depuis LaGuardia respectivement de 23,6 % pour la première (à 4,98 millions de passagers transportés) et de 14,4 % pour la seconde (7,02 millions de passagers transportés. Ainsi si US Airways était la première compagnie aérienne en termes de trafic depuis cet aéroport (avec 26 % du total des passagers transportés), elle est passée à la troisième place en 2010 derrière Delta Air Lines (29 %) et American Airlines (21 %). L'aéroport de LaGuardia L’aéroport de LaGuarda, situé dans l’île de Long Island de la ville de New York, était le premier aéroport au monde en 1960. Avec ses deux pistes très courtes de 2100 mètres donnant la priorité aux avions de taille moyenne type Boeing 737 ou Airbus A320, il est aujourd’hui le plus petit des trois aéroports new –yorkais derrière New York JFK et  Newark dans le New Jersey. Depuis 2005, il n’accepte plus de vols long-courriers (et de B767), la plupart de ses vols sont donc vers les Etats-Unis, le Canada (Toronto, Montréal, Ottawa et Halifax) ainsi que les Bermudes, Bahamas ou Aruba (Antilles néerlandaises) avec un grand nombre de vols comportant moins de 1000 km. LaGuardia, bien que le plus petit des aéroports de Big Apple, reste populaire malgré tout en raison de sa proximité avec Manhattan ainsi que le centre-ville, forçant les compagnies aériennes à y acquérir des slots, la low cost Soutwest Airlines, n’hésitant pas en 2008 à débourser 7,5 millions de dollars  pour seulement 14 slots acquis après le dépôt de bilan d’ATA Airlines (America Trans Air). D’autres compagnies low cost ont aussi décidé d’investir cet aéroport comme JetBlue ou AirTran. Alors, pourquoi US Airways décide-t-il de l’abandonner ? Difficile compétition face aux low cost Depuis la nouvelle compétition des low cost et la baisse de son trafic, US Airways considère les vols depuis LaGuardia non rentables et son terminal avec ses services cher. A noter que c’est moins vrai pour Delta Air Lines en raison de son réseau très développé depuis New York, qu’elle ne peut se permettre d’abandonner à ses compétiteurs. US Airways, membre de Star Alliance, donne donc sa préférence pour le développement de son réseau à ses hubs de Charlotte-Douglas en Caroline du Nord, de Philadelphie en Pennsylvanie, ou de Pheonix en Arizona, voire de Ronald Reagan de Washington, aéroport lui aussi le plus central de la capitale américaine, où elle vient d’acquérir de nouveaux créneaux horaires. Les deux aéroports de LaGuardia et Ronald Reagan de Washington font d’ailleurs partie des aéroports les plus congestionnés des Etats-Unis, obligeant les compagnies qui veulent s’y installer à y troquer des créneaux d’atterrissage et de décollage, ce qui représente une vraie mine d’or pour les compagnies détentrices. Preuve vient d'en être faite aujourd'hui avec US Aiways et Delta Air Lines.