Le rapport final du Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) sur le crash du vol AF447 entre Rio et Paris, dévoilé le 5 juillet 2012, a décrit un enchainement de facteurs techniques et humains. Il a provoqué la déception chez les familles de victimes, les réactions de la compagnie aérienne Air France et du constructeur Airbus, mis en examen pour homicide involontaire, étant détaillées dans des articles séparés. Les familles des 228 victimes de l’accident survenu le 1er juin 2009 entre Rio de Janeiro et Paris sont dans l’ensemble déçues par ce rapport, qui selon elles mettrait plus en cause les hommes que la machine. Parmi les proches reçus par le BEA dans la matinée du 5 juillet 2012, avant la publication du rapport final, une Brésilienne disait au Parisien son impression « qu’on évoque toujours l’erreur humaine à laquelle je ne crois pas du tout », une Allemande se déclarant « un peu déçue, les enquêteurs pensent que les pilotes ont fait des erreurs, c’est la seule raison » - mais un Britannique jugeait de son côté que le BEA « avait fait un très bon travail, il y a beaucoup plus d’informations que précédemment ». Interrogée par La Montagne, Danielle Lamy, vice-présidente de l'association Entraide et Solidarité qui représente les victimes françaises, expliquait « on a compris que les pilotes auraient pu avant le décrochage récupérer l'avion s'ils avaient désactivé le directeur de vol mais ils n'avaient pas été formés à cela ». Philippe Couderc, qui a perdu une cousine dans l’accident, disait au même quotidien « savoir que les responsabilités étaient partagées », et attendait désormais « que les fautes soient reconnues. On a besoin de savoir pourquoi ce crash s’est produit ». Les familles seront reçues mardi prochain par le juge d’instruction en charge du dossier. Rappelons d’autre part que trois ans après le crash, environ la moitié de ces familles ont été indemnisées à l’amiable, un tiers ayant préféré saisir la justice.