La compagnie aérienne américaine sous la protection de la loi américaine contre les faillites, inspecte 47 de ses Boeing 757 en raison de sièges mal fixés au plancher sur au moins trois de ses vols. Des sièges volants  à 11 000 mètres d’altitude, cela ne fait pas très sérieux de la part d’une major américaine. C’est pourtant arrivé par trois fois ces derniers jours à American Airlines. Le 26 septembre, un premier vol de Vail au Colorado vers Dallas au Texas perdait des sièges. A priori mal vissés, ils se désolidarisant du plancher. Lundi matin, le même Boeing 757 effectuant un vol entre New York et Miami était obligé de rebrousser chemin sur l’aéroport new yorkais JFK pour les mêmes raisons (sièges de la rangée 14 A-C). Samedi, c’était un autre B757 transportant 175 passagers entre Boston et Miami qui était dérouté vers New York en raison de trois sièges qui voulaient eux aussi prendre un peu de vacances en se désolidarisant de leur rangée 12, juste après le décollage. La série devait s’arrêter : American Airlines a d’abord annoncé qu’elle allait inspecter 8 de ses B757 avant de se raviser devant la répétition de ses incidents et d’étendre la mesure à 47 de ses B757 (sur un total de 102 dans sa flotte), c’est-à-dire ceux équipés d’un certain modèle de sièges ayant un système de verrouillage commun. La maintenance aurait d’ores et déjà constaté que la cause des sièges baladeurs était une attache incorrectement installée au pied de la rangée. Sur 36 B757 déjà inspectés, six (en incluant les deux ayant connu des incidents) ont révélé des défauts à ces niveaux. Si tous les sièges n’étaient pas vraiment desserrés, ils avaient le potentiel de prendre la poudre d’escampette selon la compagnie. Les 11 autres avions doivent être inspectés aujourd’hui mercredi. Il n’est pas question de prendre en compte un acte de malveillance pour American Airlines, en conflit avec son personnel en raison des mesures de restructuration imposés par sa mise sous protection du chapitre 11 contre les faillites. En effet, les avions incriminés ont fait l’objet de maintenance par différents groupes de personnel au sol. La FAA, l’autorité de l’aviation américaine, suit de près cette histoire de sièges baladeurs, le dernier d’une série qu’ait connu American Airlines. Et comme une série ne vient jamais seule, hier, un B777-200 d’American Airlines reliant Stephenville au Canada à Londres Heathrow s’est dérouté sur Shannon en Irlande suite à une odeur de fumée dans la cabine. Il s’est avéré ensuite que la fumée provenait probablement d’un ventilateur qui avait grillé, un incident somme toute plus commun que ceux des sièges volants. Rappelons enfin que la compagnie a souffert de tensions au sein de son personnel avec des dizaines de vols annulés après qu’il a réussi  à rejeter devant le juge américain les clauses des anciens contrats de personnel, comme l’y autorise sa mise sous protection contre les faillites.