Ces derniers temps, la tectonique des airs a frappé à plusieurs reprises avec une nette extension de la stratosphère des pays du Golfe sur le reste du globe. Cela a commencé début septembre par l’annonce surprise par Emirates d’une alliance bilatérale avec l’Australienne Qantas, propulsant Dubaï comme véritable plaque tournante des mouvements aériens vers l’Australie. Puis cette semaine, coup sur coup, les deux autres compagnies major de cette contrée ont elles aussi amorcé leur mouvement, précurseur d’un nouveau paysage aérien mondial. Qatar Airways intègre Oneworld (British Airways) et place son hub de Doha comme une place forte entre l’Europe et l’Asie ou l’Asie et l’Afrique. Dans un même assaut, Etihad Airways a enfin conclu une « relation commerciale sans équivalent » avec Air France selon James Hogan, PDG d’Etihad. Elle positionne son hub d’Abou Dhabi comme le troisième bastion incontournable de cette région. Air France peut se féliciter de cet accord gagnant-gagnant d’autant qu’il s’accompagne de celui  de partage de codes signé avec Air Berlin (propriété  d’Etihad à hauteur de 30 %) entre l’Allemagne et la France : un pied dans les terres de Lufthansa. Cette dernière fut pourtant courtisée par Etihad dès 2010. Mais elle a préféré résister à l’entrée en force des compagnies du Golfe en misant sur la puissance de feu de Star Alliance dont elle est une figure de proue, et développer,  parfois dans la douleur, des compagnies satellites européennes. L’avenir dira si elle a eu raison d’ignorer la tectonique actuelle.