Le syndicat du personnel navigant commercial UNAC a appelé ses membres de la compagnie aérienne Air France à faire grève les 8 et 9 janvier 2013, pour protester contre son exclusion des négociations sur la convention d’entreprise. Dans un communiqué daté du 28 novembre 2012 et intitulé « la direction veut nous faire taire », le syndicat affirme qu’il s’est vu « refuser le droit de négocier les conditions d’emploi, de carrière et de rémunération des PNC », alors qu’il revendique 26,28% des suffrages dans cette catégorie de personnel. Le plan de restructuration Transform 2015 contient selon l’UNAC suffisamment « d’objectifs cachés » pour justifier son appel à la grève afin de « garantir les emplois de PNC ». Les griefs du syndicat incluent entre autres « un sureffectif plus important et plus durable que la direction veut admettre », le « projet de découpage d’Air France et d’éclatement des PNC entre plusieurs business units dont certaines sont déficitaires, qui fait peser une menace sur l’emploi de l’ensemble des PNC », « les projets de développement futur qui s’appuient sur des partenariats avec d’autres compagnies qui effectueront les lignes à notre place, posant des menaces sur l’avenir de la filière PNC de droit français ». Selon l’UNAC, la direction a « dénoncé l’accord qui l’oblige à baser son PNC en France et donc à appliquer la Loi française. Nous voulons renouveler cet accord pour être certains que les PNC seront tous soumis au droit français ». Rappelons que les PNC avaient été la seule catégorie de personnel à refuser de signer Transform 2015 en juillet dernier, le plan prévoyant le départ de 904 hôtesses et stewards via des mesures ponctuelles d’incitation pour les personnes proches de la retraite (donc sans mise en place d’un plan de départs volontaires), ainsi que des mesures de productivité. L’UNAC avait voté en faveur du plan, tandis que l’UNSA (22% des suffrages) et le SNPNC-FO (21%) se prononçaient contre (pilotes et personnel au sol avaient approuvé le plan). Le PDG de la compagnie de l’alliance SkyTeam Alexandre de Juniac avait alors annoncé la dénonciation des conventions d’entreprise, qui expirent au 31 mars 2013. Si aucun accord n’est trouvé d’ici là, les PNC de la compagnie nationale française ne seront plus régis que par le code du travail et celui de l’aviation civile, sans les avantages acquis grâce à la convention collective de 2006 et son avenant de 2009, mais aussi au travers de protocoles, d’accords ou de procès-verbaux mis en place depuis. Salaire, temps de travail et de repos, composition des équipages, hébergement, tout ce qui avait été réglé par la négociation sera remis sur le tapis. 5122 postes doivent être supprimés au sein d’Air France d’ici fin 2014, dont 3140 par des départs volontaires.