Bruxelles a publié hier sa nouvelle liste noire de compagnies aériennes interdites de vol en Europe. Les transporteurs érythréens y ont fait leur entrée, tandis que ceux de Mauritanie en sont sortis et qu’Air Madagascar reste inscrite sur l’annexe B. Pour la première fois, Bruxelles a levé une interdiction totale concernant tous les transporteurs aériens d'un Etat, ceux de Mauritanie, suite à « des progrès exceptionnels accomplis par les autorités compétentes de ce pays et de la perspective d'une mission d'évaluation de la sécurité sur place que la Commission devrait effectuer bientôt ».  Les compagnies mauritaniennes pourront donc bientôt desservir l’Europe. De fait, seule Mauritanian Airlines International, compagnie créée en 2010 suite à la disparition de Mauritania Airways qui desservait Paris et Las Palmas, est concernée. En revanche, les compagnies aériennes d’Erythrée sont dorénavant interdites de vol en Europe, « en raison d'un problème de sécurité en suspens notifié par l'OACI et de l'absence de mesures d'atténuation satisfaisantes de la part des autorités compétentes de l'Érythrée ». Quant à Air Madagascar, elle n’a pas réussi à sortir de l’annexe de B de la liste noire européenne  qui stipule, rappelons le, que la compagnie est autorisée à opérer dans le ciel européen uniquement en affrétant des appareils (avec équipage) appartenant à un transporteur aérien qui ne fait pas l’objet d’une interdiction d’exploitation. D’après la nouvelle liste noire, tous les transporteurs aériens connus d’une vingtaine de pays (soit 287 compagnies) font l’objet d’une interdiction totale d'exploitation dans l'Union européenne (annexe A), tandis que dix transporteurs sont soumis à des restrictions (annexe B). Mais afin de calmer la fronde des petits pays, notamment africains, Siim Kallas, vice-président de la Commission européenne chargé des transports, a tenu à préciser que « la Commission ne ménagera aucun effort pour aider les pays concernés par la liste […] à renforcer leurs capacités techniques et administratives afin de surmonter les difficultés dans le domaine de la sécurité, aussi rapidement et efficacement que possible ».