Il veille sur la sécurité des passagers Roissy. A deux pas des pistes, alors qu’un Airbus A380 d’Air France est tracté jusqu’au taxiway, des agents d’entretien s’affairent sur un curieux camion. Avec ses formes rondes et ses couleurs vives, on dirait un jouet. Il s’agit en fait d’un des derniers camions reçus par les pompiers de l’aéroport. Ce petit bijou de 46 tonnes disposant de 1 250 chevaux sous le capot roule à 145 kilomètres-heure et permet aux pompiers d’intervenir au moindre incident en moins de trois minutes au départ de l’une des deux casernes de Roissy (une au Nord, une au Sud).   Plus de 5.000 interventions par an
« Le rôle des pompiers d’aéroport, c’est de sauver les passagers. Cela veut dire qu’il faut arriver très vite sur l’intervention. C’est pour ça que vous verrez des camions particulièrement massifs et puissants », explique Vincent Robert, chef du SSLIA (Service de sauvetage et de lutte contre l’incendie des aéronefs) de Paris Charles de Gaulle.
  Afin d’intervenir au plus vite, les 126 pompiers de Roissy connaissent par cœur les 3 257 hectares de l’aéroport. Grâce à une formation de trois heures à chaque garde, ils sont capables de se diriger sur les pistes, même en cas de brouillard épais. Car au moindre incident, la tour de contrôle fait appel à eux.   Outre leurs camions, les 126 soldats du feu sont formés à intervenir sur les avions :
 « Un incendie d’aéronef, ce n’est pas comme un immeuble qui s’embrase. Le danger ici, c’est le kérosène. Et un feu de kérosène c’est exponentiel. Notre rôle est de garantir, dans les cas les plus graves, une aire d’évacuation, afin que les passagers puissent être évacués par les toboggans au plus vite », indique Vincent.
En moyenne, ils interviennent environ 700 fois par an sur les aéronefs, soit deux fois par jour. Les feux dans les avions sont toutefois rares. La plupart du temps il ne s'agit que d'incidents sans conséquences graves, comme un moteur éteint ou un feu de freinage. Mais ces pompiers ne gèrent pas que le feu :
« La particularité à Roissy, c’est que les pompiers sont là évidemment pour les aéronefs, mais font aussi ce que l’on appelle du secours public. Travail que nous effectuons sous le contrôle de la brigade des sapeurs pompiers de Paris », précise le chef des pompiers.
L’année dernière, ils ont ainsi effectué 4.400 interventions dans tout l’aéroport, soit environ 15 par jour. Malaise de voyageurs,  accidents… Comme en ville, lorsqu’un des 90 000 salariés du site ou des 61 millions de passagers annuels se blessent, on fait appel aux pompiers.     « Une spécialité de pompier classique » Pour travailler dans un aéroport, il faut donc déjà connaître le métier :
« Pompier d’aéroport c’est une spécialité de pompier, je dirais, classique. Pour entrer à Aéroports de Paris, il faut d’abord être pompier. 80% de nos pompiers sont d’anciens professionnels ou militaires. Une grande partie de notre personnel vient des sapeurs pompiers de Paris », précise Vincent.
  Tous sont d’abord passés par le Centre de Français de Formation des Pompiers d’Aéroports de Châteauroux. Pendant trois semaines, ils ont appris comment fonctionne un aéroport, un avion, quels dangers ils représentent, comment intervenir. A Aéroports de Paris, la formation est poussée encire plus loin, notamment à Roissy. Car une fois sortie du Centre, les pompiers sélectionnés repartent pour une nouvelle formation spécifique à la plate-forme, de six semaines cette fois-ci. Vincent Robert officie à Roissy depuis maintenant une vingtaine d’années. Amoureux des avions, il ne se lasse pas du ballet qui défile devant la caserne nord : A380, Boeing 777, ATR…  
« Il faut être amoureux de l’aéronautique. Quand vous venez pour la première fois sur un aéroport en tant que pompier civile, vous êtes à la fois étonné par les avions qui sont derrière vous, et par ce matériel qui est à votre disposition. Combiner les deux, c’est exceptionnel. »