Sauf miracle de la dernière heure, la compagnie aérienne Kingfisher Airlines ne pourra pas reprendre les vols comme espéré : les aéroports indiens lui ont signifié une fin de non-recevoir tant que sa dette de 41,6 millions d’euros n’aurait pas été payée. Alors que sa licence d’exploitation doit expirer ce 31 décembre 2012 à minuit, la compagnie indienne qui n’a plus volé depuis octobre a subi un nouveau revers : le gestionnaire des aéroports du pays (AAI) a signifié à la direction de l’aviation civile son refus de voir Kingfisher reprendre les airs, malgré un nouveau plan de relance présenté par cette dernière. Mais une fois sa dette envers AAI payée, la compagnie « pourrait reprendre les vols » comme prévu. Déjà la semaine dernière, le ministère des transports avait fait comprendre à Kingfisher que ce plan n’était pas accompagné de garanties financières suffisantes. Il prévoyait une reprise limitée des opérations après une injection de 90 millions d’euros sur un an, avec initialement cinq Airbus A320 et deux ATR 72-500 avant de passer dix semaines plus tard à une vingtaine d’appareils – en attendant l’arrivée d’un nouvel investisseur. La direction de l’aviation civile s’était elle aussi montrée sceptique sur les chances de succès du plan, notant que l’injection de capital couvrirait certes les salaires impayés depuis sept mois ou la remise en état des appareils, mais pas les taxes dues entre autres aux impôts ou aux aéroports (la compagnie a accumulé plus d’1,2 milliard d’euros de dettes). Rappelons que Kingfisher, dont la licence a été suspendue le 20 octobre dernier suite à de multiples interruptions de vols pour cause de grèves de ses employés non payés, est toujours en discussion avec Etihad Airways sur une possible entrée dans son capital – tout comme sa rivale indienne Jet Airways. La compagnie nationale des Emirats Arabes Unis pourrait ainsi être la première étrangère à bénéficier des nouvelles règles qui leur permettent d’investir dans les transporteurs indiens. En attendant cette possible bouée de sauvetage, la licence de Kingfisher expirera cette nuit. Elle disposera alors de deux ans pour en redemander une nouvelle, et essayer de regagner sa place de numéro 2 de l’aviation en Inde, place qu’elle occupait en 2011 derrière Air India.