La constructeur européen Airbus a battu ses estimations en 2012 avec 833 commandes nettes et 588 livraisons, pas suffisamment toutefois pour ne pas céder son premier rang mondial à Boeing. Lors de la présentation de ses résultats annuels le 17 janvier 2013 à Toulouse, Airbus a révélé les chiffres définitifs de l’année dernière : 914 commandes brutes et 81 annulations, alors que l’objectif était 650 commandes brutes. Une chute de 43% par rapport à 2011, année marquée il est vrai par le lancement de l’A320neo (fin 2010) alors que Boeing avait présenté sa « réplique » un an plus tard, le 737 MAX qui a enregistré… 914 commandes justement (l’américain a fini l’année avec 1339 commandes brutes, 1203 nettes). La famille A320 représente l’immense majorité des 833 commandes nettes, d’une valeur estimée à 96 milliards de dollars, avec 305 en version ceo et 478 en version neo. Neuf A380 ont été commandés, 82 appareils de la famille A330 et quarante A350. Le carnet de commandes d'Airbus constitue « un nouveau record pour l'industrie dans son ensemble », totalisant 4.682 appareils d'une valeur estimée à plus de 638 milliards de dollars – soit huit années de production. Côté livraisons, 588 Airbus ont rejoint les flottes de 89 compagnies aériennes et clients (dont 17 nouveaux) l’année dernière, contre 534 en 2011 (et 601 pour Boeing en 2012). Dans le détail, 455 des appareils livrés étaient des monocouloirs, 103 des A330 et trente superjumbos – objectif atteint pour ce dernier. Il s’agit de la onzième année consécutive de hausse des cadences de productions d’Airbus. Airbus a recruté 5000 employés l’année dernière pour un effectif global de 59 000 salariés, et en attend 3000 de plus pour 2013. Seule contreperformance reconnue par Airbus, les trente ventes espérées pour l’A380 ne se sont pas matérialisées ; la faute aux microfissures découvertes dans les ailes, un problème résolu selon le PDG Fabrice Brégier qui espère 25 ventes et autant de livraisons cette année. Il en a profité pour expliquer que la décision de la FAA de clouer au sol les 787 Dreamliner de son concurrent était la preuve des hauts standards de sécurité qui rendent l’aviation si sûre, particulièrement en 2012. « Nous nous battons avec Boeing sur beaucoup de choses, mais pas sur la sécurité » a-t-il ajouté. Pour 2013, le constructeur vise 700 commandes brutes et 600 livraisons. Et bien sûr le premier vol de l’A350 XWB, qui doit être mis en service l’année suivante.