Histoire de l'aviation - 26 février 1914. Ce jeudi 26 février 1914, l’intégrité morale de l’aviateur Pégoud est clairement mise à mal dans la presse italienne, en effet, il est publiquement accusé de sabotage d’un appareil qu’il vient de vendre. Une accusation portée par un mécanicien congédié. Réalité ou diffamation gratuite d’un ouvrier de Pégoud mécontent ? Rappel des faits concernant cette sombre histoire, qui sonne plus comme une vengeance. Le mécanicien en question n’est autre que l’Autrichien Adolf Freissmath qui soutient jusqu’à le consigner par écrit que Pégoud a vendu à l’aviateur italien Dalmistro, à qui il a appris à boucler la boucle, un monoplan Blériot saboté au niveau de l’arrivée d’essence, rendant l’acrobatie impossible à réaliser et même mortelle en cas de tentative. Pégoud aurait, selon ses dires, retiré une pièce permettant le passage de l’essence au moteur, peu importe la position du monoplan. Le « sabotage » ayant été constaté par notaire notamment, l’affaire n’est pas close et une plainte sera déposée, mais pour bien des observateurs, c’est une histoire invraisemblable et on ne comprend pas bien quel intérêt Pégoud aurait à faire cela, l’intérêt d’Adolf Freissmath, par contre, serait assez limpide : porter atteinte à son ancien employeur. Le 13 mars 1914, l’ingénieur en charge d’expertiser l’appareil conclura à une modification du monoplan n’empêchant ni les vols simples ni les loopings, mais rendant la manœuvre plus difficile, voire plus dangereuse. Pour sa défense, Pégoud précisera qu’en modifiant l’appareil, il n’a fait que le remettre dans l’état où il était à sa sortie de l’usine Blériot.