Le ministère des transports du Canada a autorisé la compagnie aérienne low cost WestJet à réduire le nombre d’hôtesses de l’air et stewards à bord de ses avions, une exemption à une règle qui devrait être abrogée. Sept ans après avoir pris une décision inverse au nom de la sécurité des vols, Transport Canada a autorisé le 6 mai 2013 à placer un PNC pour 50 passagers à bord de ses 103 Boeing 737NG (et futurs Bombardier Dash-8 Q400), contre un pour 40 selon les normes actuelles à l’exception des avions de moins de 50 places. Après avoir « étudié attentivement sa demande », le ministre Denis Lebel a déclaré « être confiant que les mêmes niveaux de sécurité seront maintenus » par la spécialiste du vol pas cher, qui deviendra du coup plus compétitif. Car le Canada se met ainsi au niveau des compagnies américaines et du reste du monde, y compris pour les vols à destination des aéroports canadiens. WestJet s’est félicitée de la décision à effet immédiat, qui va entrainer des économies permettant « une expansion du réseau tout en continuant à proposer des prix bas aux voyageurs canadiens ». La low cost a également précisée qu’aucun PNC ne sera licencié suite à cette décision, ce qui ne devrait pas être trop difficile puisqu’elle vient d’enregistrer son 32eme trimestre consécutif bénéficiaire (91,1 millions de dollars, un record historique). Le ministère a souligné que « tous les exploitants aériens peuvent présenter une demande d'exemption à Transports Canada, et chaque demande d’exemption est évaluée équitablement selon ses propres mérites ». La compagnie nationale Air Canada va « étudier ce développement » en gardant à l’esprit le besoin d’être « compétitif sur tous les marchés », a déclaré son porte-parole, des demandes d’exemption devant être faites si besoin pour sa flotte et celle de Rouge, qui sera lancée en juillet. Transports Canada compte d’ailleurs entreprendre un « changement réglementaire » afin que les compagnies aériennes « puissent répondre à cette norme internationale sans avoir à demander une exemption ». En revanche le président du syndicat des employés du service public CUPE, qui représente les PNC du transporteur national et de CanJet, Air Transat ou Sunwing, s’est étonné d’avoir « appris la nouvelle dans la presse » sans qu’il y ait eu le moindre débat public. Il se demande aussi « ce que la compétitivité face aux compagnies américaines a à voir avec la sécurité des employés et des passagers »… Et de rappeler comment un nombre idoine de PNC avait réussi en 2005 à évacuer tous les passagers d’un avion d’Air France, qui s’était enflammé après avoir raté son atterrissage à l’aéroport de Toronto.