En pleine guerre des petites phrases avec le concurrent Boeing, Airbus a révisé à la hausse ses prévisions de commandes brutes en 2013 à « largement plus de 800 ». Lors de l’assemblée générale d’EADS à Amsterdam le 29 mai 2013, le président Tom Enders a relevé d’une centaine d’appareils ses prévisions de commandes brutes pour le constructeur européen. « Je suis à l’aise avec la prévision de bien plus que 800 commandes brutes pour Airbus en 2013 », a-t-il déclaré à propos de sa filiale. Un optimisme qui tient bien sûr compte des 514 enregistrées dès la fin avril (493 nettes), y compris le contrat record portant sur 234 avions de la famille A320 signé par la compagnie aérienne low cost indonésienne Lion Air, pour un montant de 18,4 milliards d’euros au prix catalogue. Rappelons que Turkish Airlines a entre autres signé pour 82 monocouloirs plus 35 options, et que Lufthansa s’apprête à en faire de même pour 102 appareils dont deux A380. « Provoqué » la semaine dernière par son homologue chez Boeing Jim McNerney, qui affirmait qu’Airbus « n’a pas l’estomac suffisamment solide pour construire un appareil en partant de zéro » afin de rivaliser avec le futur 777X, Tom Enders n’a pas mâché ses mots. Il a remarqué que l’A350, qui a fait son roll-out le 13 mai, « n’a pas de rivets achetés chez Walmart comme celui du concurrent à l’époque de sa première sortie » mais est un « véritable avion ». Une allusion évidente au Dreamliner, dont le roll-out en juillet 2007 avait été retransmis en direct dans le monde entier, mais avait précédé le vol inaugural de quelques 18 mois. La trêve observée par Airbus pendant les ennuis de batteries du 787 – trois mois sans le moindre commentaire désagréable – semble bien terminée…