La constructeur américain a annoncé jeudi allait qu’il allait revoir ses politiques marketing et commerciale. Ce virage s’effectue quelques jours après qu’Airbus lui a raflé sous le nez une commande de 9,5 milliards de dollars au Japon. Le Japon a toujours été la chasse gardée de Boeing qui y possède plus de 80 % du marché en raison de liens politiques et économiques étroits entre les deux pays. Jusqu’à ce début du mois d’octobre où Airbus obtient auprès de Japan Airlines une commande de 31 avions long-courriers A350 XWB plus des options pour 25 appareils supplémentaires. C’est un véritable tremblement de terre dans la maison Boeing : la compagnie japonaise qui compte remplacer ses B777 n’optera donc pas pour le B777X. Est-ce la raison pour laquelle Boeing veut revoir sa politique commerciale ? Que nenni, assure un de ses porte-paroles, qui évoque le départ d’un vétéran, Mike Bair, directeur des divisions marketing et stratégie pour expliquer cette note interne. Peut-être mais en réalité, l’image de Boeing a beaucoup souffert des déboires à répétition du Dreamliner, encore jusqu’à aujourd’hui deux après son premier vol commercial par une autre compagnie japonaise All Nippon Airways. Ainsi le PDG de Japan Airlines, Kazuo Inamori en pleine crise de ses Dreamliner cloués au sol, égratignait déjà son fournisseur en déclarant qu’il était « anormal » d’avoir une flotte entièrement fournie par Boeing. « Pour avoir de bons produits au bon prix il est indispensable de s’adresser à deux vendeurs ». Fin septembre, c’était au tour de Bjorn Kjos, PDG de la low cost Norwegian Air Shuttle dont les 787 accumulaient les avaries de tancer vertement le constructeur en indiquant que « la fiabilité de l’avion n’était tout simplement pas acceptable ». « Nous rendons l'appareil à Boeing afin d’en améliorer la fiabilité », clamait-il à qui voulait l’entendre. Deux semaines après, le PDG a radicalement changé de disque, modérant très largement ses propos en se disant très satisfait de la réaction de Boeing. Il faut dire que Boeing avait envoyé 15 de ses techniciens chevronnés à Stockholm pour remettre en état l’un des deux 787 récalcitrants. Deux semaines plus tard, les pompes hydrauliques du Boeing 787 qui lui avaient posé des problèmes techniques ont été redessinées afin de les rendre plus fiables. Le système électrique, souvent cause de dysfonctionnements sur les Dreamliner, a été inspecté, Boeing indiquant  qu’il était « très bien » malgré des failles logicielles qui ont pu entraîner des alertes erronées au niveau du cockpit ou de l’éclairage de la cabine. Est-ce l’effet prématuré du changement de stratégie commerciale ? De promesses de compensations financières ?Toujours est-il que Bjorn Kjos ne jure de nouveau que par le Dreamliner. « Je pense que le Dreamliner va être un avion fantastique » et « les passagers l’adorent ». Il annonce même son intention d’en acquérir d’autres : « Nous avons besoin de davantage de Dreamliner. Et très probablement, nous regarderons du côté du 787-9 (la version allongée à celle actuellement disponible n.d.l.r.) ».