Le plan de restructuration de la compagnie aérienne Tunisair a été envoyé au gouvernement, incluant de nouvelles subventions et une retraite anticipée pour 1700 employés. La mise en retraite anticipée devrait permettre à la compagnie nationale tunisienne d’économiser environ 10 millions de dinars sur les charges salariales de 161 millions de dinars déclarés pour l’année 2013 (+8,3% par rapport aux 151,4 millions de 2012). Tunisair employait 3711 personnes l’année dernière soit environ 116 personnes par avion, mais elle devrait avoir du mal à faire accepter des pertes d’emploi au vu de la situation économique du pays. La question des nouvelles subventions devrait elle aussi présenter des difficultés : le Premier ministre avait déclaré au début du mois que les caisses de l’état étaient trop vides pour pouvoir recapitaliser les entreprises publiques, ce qui avait immédiatement entrainé une baisse du cours de l’action de Tunisair. Et en début de semaine, le ministre des transports expliquait que la « situation déficitaire de Tunisair était entre autres causes aggravée par l’acquisition de l’Airbus A340 présidentiel en 2009, les perturbations enregistrées aux aéroports de Monastir et Enfidha ainsi que les demandes d’augmentations de salaire ». Ce plan de restructuration va être discuté lors d’un prochain conseil des ministres, qui avait déjà décidé le mois dernier de créer une équipe de travail restreinte sous l’égide du ministère de l’Economie et des Finances, afin de préciser les demandes prioritaires et urgentes de la compagnie « pour assurer ses besoins durant l’année 2014 ». Rappelons qu’une troisième table ronde entre l’Union européenne et Tunis sur l’ouverture du ciel tunisien aura lieu au mois de mai, la précédente s’étant achevée avec le conditionnement de la libéralisation du secteur à l’amélioration de la compétitivité de l’aviation civile tunisienne, et surtout à l’achèvement du plan de restructuration de la Tunisair. La compagnie nationale envisage de son côté de lancer 25 nouvelles routes ces quatre prochaines années, dont vingt en Afrique.