L’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle songe à se doter d’un Terminal 4 d’ici les années 2020, qui accueillerait jusqu’à 40 millions de passagers supplémentaires chaque année. Lors d’un entretien accordé à La Tribune le 6 juin 2014, le président d’Aéroports de Paris (ADP) Augustin de Romanet évoque ses projets – s’il est reconduit à son poste. Parmi ceux-ci figure la construction d’un nouveau terminal à CDG, l’aéroport devant arriver à saturation d’ici le milieu de la prochaine décennie. Si le prochain contrat de régulation économique (CRE) signé avec l’état devrait se concentrer sur la « maintenance » des installations existantes entre 2016 et 2020, et en particulier le développement d’Orly, le suivant portant sur la période 2021-2025 « pourrait avoir la charge très élevée de financer la construction d'une première tranche du nouveau terminal 4 de Paris-Charles de Gaulle, dont la mise en service serait prévue au milieu des années 2020 ». Il précise que ce terminal « pourrait accueillir à terme entre 30 et 40 millions de passagers par an, se situerait au nord du terminal 2E » (les vols long-courriers d’Air France), et accueillera « à terme entre 30 et 40 millions de passagers par an », au moment où la plateforme aura atteint sa capacité maximale de 80 millions de passagers à l'horizon 2023-2025. Le patron d’ADP a esquivé la question de La Tribune sur le niveau des redevances que devront payer les compagnies aériennes pour financer ces projets : « il est trop tôt pour imaginer un profil de redevances », déclare M. de Romanet, « mais nous nous efforcerons de le rendre plus régulier que dans le CRE précédent qui avait été marqué par un gel des redevances en début de période puis par un rattrapage ultérieur ». Il y a « nécessairement un lien entre les demandes d'investissement et les redevances », ajout-t-il. L’enjeu pour ADP est de conforter l’aéroport Charles de Gaulle dans sa place de « hub le plus performant d'Europe » avec plus de 25 000 correspondances hebdomadaires moyen/long-courriers en moins de deux heures, loin devant Francfort (12.250), Amsterdam Schiphol (7.500) Londres-Heathrow (6.600). Le patron d’ADP rappelle qu’il veut aussi « conquérir de nouvelles compagnies », comme les 16 qui s’installent à CDG en 2014 (dont 11 hors-EU) et « permettent à elle seules une progression de 1% des sièges offerts en 2014 par rapport à 2013 ». Et il souligne que la seule originaire du Golfe est une compagnie cargo, avant de déclarer qu’il n’a pas été contacté par Ryanair... A terme, CDG pourrait même accueillir 140 millions de passagers par an, via « une petite extension à l’est » et le remplacement de certains bâtiments anciens par d’autres optimisés. Un nombre qui n’effraie pas le Président d’ADP, selon qui « côté navigation aérienne, même à ce niveau, nous ne serions pas à un niveau de saturation de l'espace aérien tel qu'il existe à Heathrow aujourd'hui. C'est une chance pour l'attractivité de la France et notre économie ».