Les deux pilotes français accusés de trafic de drogue en République Dominicaine, et emprisonnés sans charges depuis mars 2013, ont été remis en liberté ainsi que deux autres Français, mais ne peuvent quitter le territoire en attendant un procès prévu dans quelques semaines. Près de quinze mois après leur arrestation, le tribunal de Punta Cana a ordonné le 17 juin 2014 la remise en liberté des pilotes Pascal Fauret et Bruno Odos, qui devaient piloter un avion d’affaires dans lequel avaient été découverts 680 kilos de cocaïne, ainsi que celle de « l'assistant de vol » Alain Castany et du passager Nicolas Pisapia. Le juge a estimé que la détention provisoire avait été trop longue, mais que les charges contre les quatre hommes étaient suffisantes pour qu’ils doivent passer en procès. Leurs avocats avaient plaidé en mai pour obtenir une libération conditionnelle, voire un non-lieu immédiat. Les deux pilotes nient toute participation au trafic de cocaïne, mis à jour le 20 mars 2013 lors d’une opération anti-drogue d’envergure après plusieurs mois d’infiltration par la Direction Nationale de Contrôle des Drogues (DNCD) en collaboration avec la DEA. Trente cinq personnes, notamment des militaires affectés au corps spécialisé de sûreté aéroportuaire, des agents des douanes et des agents de la DNCD avaient alors été arrêtés, ainsi que plusieurs Français dont Pascal Fauret et Bruno Odos qui s’apprêtaient à effectuer un vol transatlantique en Falcon 50 entre l’aéroport de Punta Cana et St. Tropez, via les Açores. Interrogées par Le Dauphiné en mai dernier, les épouses des pilotes évoquaient une affaire « tellement absurde, et une détention (…) si arbitraire que l’on ne peut absolument pas prévoir ce qui peut se passer maintenant », réaffirmant leur souhait « non pas de nous soustraire à la justice mais, au contraire, de nous expliquer » tout en décrivant les deux pilotes comme commençant à perdre espoir alors que leur santé se dégrade. Rappelons que le syndicat SNPL avait appelé en mars à un boycott des vols vers la République Dominicaine, avant de le suspendre début avril à l’annonce de la tenue du procès. Il avait justifié son soutien par les points suivants : il s'agissait d'un vol de transport public de passagers, soumis à la même réglementation que n'importe quel vol d'une compagnie régulière. Les deux pilotes effectuaient ce vol en tant que salariés de leur compagnie aérienne (SN-THS) qui les avait désignés pour le faire. La République Dominicaine, en tant que membre de l’OACI, est tenue de scanner l'ensemble des bagages (soute et cabine) de tous les passagers ; ces vérifications sont de la seule responsabilité des autorités locales. Les pilotes d'un vol de transport public sont uniquement tenus de vérifier la masse (poids total de la charge embarquée) et le centrage (répartition des passagers et bagages) de l'avion en s'assurant qu'ils permettent à l'avion de toujours rester dans son domaine de vol ; et en aucun cas les pilotes d’un vol de transport public n’ont de pouvoir de douane ou de police qui les autoriseraient à vérifier le contenu des bagages de leurs passagers.