La compagnie aérienne Etihad Airways a nié toute intention d’investir dans Malaysia Airlines, qui traverse une passe difficile amplifiée par la disparition toujours inexpliquée du vol MH370. La compagnie nationale des Emirats Arabes Unis a annoncé le 19 juin 2014 qu'elle n'est « pas en pourparlers avec Malaysia Airlines au sujet d'une éventuelle prise de participation », le communiqué laconique ne fournissant pas d’autre détail. Un rapport de CAPA publié mardi dernier expliquait que la compagnie nationale de Malaisie envisageait un accord avec Etihad Airways dans le cadre de sa restructuration, qui commencerait par une extension de leur accord de partage de codes et n’excluait pas la possibilité d’une prise de participation. Malaysia Airlines aurait « par courtoisie » présenté ses plans à ses partenaires de l’alliance Oneworld, parmi lesquels figure Qatar Airways. Le PDG d’Etihad Airways James Hogan avait d'ailleurs organisé une rencontre avec son homologue de Malaysia Airlines Ahmad Jauhari Yahya en marge du sommet de l’IATA début juin. Pas d’investissement en Malaisie donc au moins dans un futur proche, pour Etihad Airways qui dessert l’aéroport de Kuala Lumpur deux fois par jour. Elle doit déjà gérer son entrée probable dans le capital d’Alitalia (dont le conseil d’administration vient d’approuver le principe) : le transporteur italien deviendra alors le huitième membre de l’alliance financière d’Etihad Airways, qui inclut déjà Aer Lingus, Air Berlin, Air Seychelles, Air Serbia (ex JAT Airways), Darwin Airlines (renommée Etihad Regional), Jet Airways et Virgin Australia. Etihad fait en outre l’objet d’une enquête européenne sur son investissement en Suisse, et d’une attaque renouvelée par la coalition surprise des groupes Air France-KLM et Lufthansa. Rappelons que Malaysia Airlines prépare un nouveau plan de restructuration, le précédent lancé il y a deux ans n’ayant pas fourni les résultats escomptés. Elle affichait au premier trimestre une perte de 134 millions de dollars, et la disparition le 8 mars du Boeing 777-200ER transportant 239 personnes sur le vol MH370 entre Kuala Lumpur et Pékin a entrainé une dégradation de ses coefficients d’occupation (sans parler de son image). Même si la faillite n’est pas envisagée malgré de nombreuses rumeurs, son PDG avoue qu’il faudra « accélérer les efforts » afin de maitriser les coûts et augmenter les revenus. Le tout dans un environnement politique et syndicaliste hostile à toute réforme en profondeur