La compagnie aérienne Lufthansa a dévoilé hier une nouvelle stratégie autour du concept WINGS, qui proposera des vols low cost en Europe et long-courrier au départ de tous les pays où le groupe est présent. Après avoir annoncé une coentreprise avec Air China, la compagnie allemande a révélé hier sa stratégie pour contrer les géantes européennes du vol pas cher comme easyJet, Ryanair ou Vueling, à commencer par le réseau européen. La famille WINGS sera bâtie « sur le succès de la low cost Germanwings pour s’aligner sur le marché à forte croissance du voyage privé », comprendre le low cost. Cette nouvelle marque (dont on sait seulement qu’elle se terminera par –wings) rassemblera toutes les opérations point-à-point du groupe, avec la possibilité d’étendre le concept aux routes intercontinentales. La plate-forme de base de WINGS (qui inclura Germanwings), sera la filiale Eurowings dont les Bombardier CRJ jugés trop peu compétitifs seront remplacé par 23 Airbus A320 à partir du printemps prochain. Hors Allemagne, sa première base sera à l’aéroport de Bâle-Mulhouse, avec entre deux et quatre monocouloirs stationnés sur place. Rappelons que dans son pays d’origine, Lufthansa transfère déjà tous les vols point-à-point hors des hubs de Francfort et Munich à Germanwings, dont la flotte sera portée à 60 Airbus (50 aujourd’hui). Le groupe de Star Alliance compte également lancer des opérations low cost long-courrier sous la bannière WINGS, sans préciser pour l’instant si ce sera tout seul ou avec des partenaires. Si cette dernière option est retenue  l’automne, des « discussions avancées » sont déjà en cours avec Turkish Airlines, partenaire d’alliance de Lufthansa. La flotte serait composée de sept Boeing 767 ou Airbus A330, et le début des opérations est envisagé dès l’hiver 2015. Le groupe étudie d’autre part la possibilité de densifier jusqu’à neuf A340, dont la rentabilité serait alors améliorée et qui pourraient être déployés sur des routes nouvelles – ou menacées de fermeture. WINGS devrait être présente dans tous les hubs du groupe, à Francfort et Munich donc mais aussi à Bruxelles, Zurich et Vienne. Première conséquence concrète de cette stratégie : Swiss abandonnera l’hiver prochain l’aéroport de Bâle-Mulhouse, où elle propose 11 destinations mais ne peut rien faire contre la domination d’easyJet. Rappelons qu’Austrian Airways et Brussels Airlines font aussi partie du groupe. « Nous ne voulons pas être pilotés par les changements dans l’aviation ; nous voulons être parmi les pilotes » a déclaré Carsten Spohr, le CEO de Lufthansa dans un communiqué publié mercredi. Et d’ici 2020, il prévoit de rehausser les revenus des « nouveaux services et nouvelles plateformes » de 30% à 40% du revenu total du groupe.