La compagnie aérienne russe Aeroflot plaide pour une libéralisation plus large des règles concernant les low cost afin de mieux contrer les easyJet ou autres Ryanair, et menace en cas de refus de ne plus acheter d’avions pour sa filiale low cost Dobrolet. Alors que la nouvelle spécialiste du vol pas cher de Russie vient d’annoncer quatre nouvelles destinations mais semble bloquée à St Petersburg, le CEO de sa maison-mère Aeroflot, Vitaly Savelyev, monte à l’assaut des régulateurs. Ces derniers ont accepté de lever les interdictions de vendre des billets d’avions non-remboursables, de recruter des pilotes étrangers, et ont assoupli les taxes sur les achats d’avions, mais il ne voit toujours pas venir la permission de faire payer les repas ou de taxer les bagages en soute. Sans parler du très cher hub de Dobrolet à l’aéroport de Moscou-Sheremetyevo, aux côtés d’Aeroflot donc, alors qu’il préfèrerait imiter la stratégie de Ryanair et s’installer plus loin de la capitale, à Ramenskoye. Si tous ses souhaits étaient exaucés, il estime que les tarifs de la low cost pourraient passer de 20% moins chers que ceux d’Aeroflot « à de 40 à 60% moins cher », a-t-il affirmé lors de son passage au Salon de Farnborough. Alors qu’il souhaitait doter Dobrolet de 40 avions, il menace en cas de refus de limiter sa flotte aux dix Boeing 737-800 commandés par Dobrolet (dont deux en service, configurés pour accueillir 189 passagers) – une flotte insuffisante pour lutter contre les low cost étrangères, parmi lesquelles easyJet, Vueling, Wizz Air, Air Arabia, Norwegian Air Shuttle, Pegasus Airlines, Germanwings ou Flydubai ont déjà fait leurs premiers pas dans les aéroports russes. Quatre autres 737 doivent rejoindre la flotte de Dobrolet d’ici la fin de l’année et les quatre derniers en 2015. Dobrolet utilise aussi selon els besoins un Sukhoi SSJ100 Superjet d’Aeroflot La low cost a débuté ses opérations le 10 juin 2014 sur une route reliant Moscou à Simferopol en Crimée. Elle lancera le mois prochain quatre nouvelles liaisons quotidiennes vers Samara, Ufa, Volgograd et Perm, mais le CEO d’Aeroflot annonce déjà des vols vers Sotchi et Kaliningrad, et à plus long terme vers Nizhny Novgorod et Kazan – les destinations internationales étant remises à plus tard. En revanche les négociations semblent bloquées avec l’aéroport de St Petersburg-Pulkovo (où Germanwings, Iberia Express ou Norwegian atterrissent déjà), en raison des taxes demandées – apparemment 23 dollars par passagers, alors que le tarif le moins cher entre Moscou et St Petersburg a été trouvé à 66 dollars par Tourism Review. La concurrence serait de toute façon rude sur cette route, qui a vu on trafic passager augmenter de 21% sur les quatre premiers mois de l’année par rapport à 2013.