Le groupe aérien Air France-KLM a enregistré en octobre une hausse de trafic de +2%, tirée encore par l’international, tandis que le PDG Alexandre de Juniac expliquait que la compagnie n’est « pas près de disparaître ». Le groupe franco-néerlandais a connu en octobre 2014 une « croissance maitrisée des capacités et du coefficient d’occupation », la hausse du trafic étant marquée par la poursuite du développement rapide de la filiale low cost Transavia. Il a transporté 6,9 millions de passagers (+2,1% par rapport à octobre 2013), la hausse de +2,0% du trafic en PKT se faisant sur une progression des capacités en SKO de +1,2%. Le coefficient d’occupation du groupe gagne donc 0,7 point à 84,7%. La recette unitaire au siège kilomètre offert (RSKO) hors change est en baisse comparée à octobre 2013. Air France-KLM a enregistré sur le long-courrier une croissance du trafic de +2,1% sur des capacités en hausse de +1,9% : le coefficient d’occupation gagne 0,2 point à 85,8%. Dans le détail, la croissance des capacités sur les Amériques (+5,4%, trafic +4,7%) est tirée par le développement sur l’Amérique latine (+7,2%). L’Asie recule légèrement (-0,4% en capacité comme en trafic), l’Afrique et le Moyen-Orient un peu plus (-0,7% et -1,1% respectivement), tandis que les Caraïbes et l’Océan indien montrent une hausse du trafic de +3,7% sur des capacités en baisse de -0,6% (coefficient d’occupation à 87,7%, +3,7 points). Le court et moyen-courrier a lui aussi connu un trafic en hausse, +1,6% sur des capacités en recul de -1,1% : le coefficient d’occupation gagne 0,7 point à 84,7%. Air France-KLM souligne la baisse continue des capacités sur le réseau intérieur français (-6,0%). La low cost Transavia a de son côté enregistré une hausse de trafic de +14,6% sur des capacités en hausse de +15,1% (coefficient d’occupation 90,8%, -0,4 points) ; elle a transporté en octobre 2014 1,0 million de passagers (+17,9%). Le groupe note la poursuite de son développement rapide en France (capacité en hausse de 42,7%), et le maintien d’un coefficient d’occupation supérieur à 90% en dépit de la forte hausse des capacités. Enfin l’activité cargo d’Air France-KLM a reculé de -1,2% en trafic, sur des capacités en hausse de +0,4% ; le taux de remplissage perd 1 point à 63,9%, avec une recette unitaire à la tonne kilomètre offerte (RTKO) hors change en baisse comparée à octobre 2013. air-journal_Air France KLM JuniacLe PDG du groupe de l’alliance SkyTeam Alexandre de Juniac était interrogé mercredi par la commission sénatoriale du développement durable. Il y a bien sûr évoqué la stratégie d’Air France pour reconquérir des parts de marché sur les segments court et moyen-courriers, grâce au développement de Transavia France : elle recevra sept nouveaux Boeing 737-800 d’ici l’été prochain (si les pilotes acceptent l’accord qui leur est soumis en ce moment par le syndicat SNPL). M. De Juniac a en particulier rappelé que Ryanair transporte déjà en Europe plus de passagers qu’Air France-KLM dans le monde entier, et qu’il faudra bien répondre à la menace des low cost étrangères dont la flotte doublera d’ici 20 ans : une réponse qui passera forcément par une relance d’un projet similaire à celui de Transavia Europe (qui avait déclenché la grève de 14 jours des pilotes d’Air France en septembre). Le PDG a également insisté sur l’impact des stratégies agressives des compagnies du Golfe et du Sud-Est asiatique sur le segment long-courrier, qu’il dit être « largement subventionnées », et il a appelé la Commission européenne à ouvrir des négociations pour garantir une concurrence équitable. En revanche, il affirme que le groupe « ne souhaite pas pour l’instant mettre du low-cost sur le long-courrier vers les DOM-TOM ». Autre axe de développement envisagé, la mise en place de coentreprise en Asie similaire avec celle de Delta Air Lines sur l’Atlantique nord. Alexandre de Juniac a d’autre part demandé que les pouvoirs publics mettent en œuvre sans attendre les recommandations du rapport Le Roux afin de soutenir la compétitivité du pavillon français, notamment en révisant l’assiette de la taxe de solidarité et en exonérant les passagers en correspondance de la taxe de l’aviation civile : ce dernier point permettrait de redonner du souffle au hub Paris-Charles de Gaulle. Mais il ne s’estime pas inquiet pour l’avenir : « Air France - KLM possède le deuxième réseau intercontinental du monde et sa situation financière s’améliore, l’entreprise n’est donc pas près de disparaître », a-t-il conclu.