Le SCARA (Syndicat des Compagnies Aériennes Autonomes), associé au Médiateur du Tourisme et du Voyage, en collaboration avec certaines compagnies aériennes, a lancé SAV.flight, un site destiné à faciliter les démarches de réclamations des passagers notamment pour cause de retard ou annulation de vol. L’objectif avoué du SCARA est d’offrir une alternative aux nombreux sites juridiques, comme Refund.me ou AirHelp, qui encouragent les passagers à réclamer leurs indemnisations. "Des compagnies aériennes françaises créent un service de réclamation : est-ce vraiment judicieux pour défendre les droits des passagers aériens européens ?" réagit aujourd'hui le site Refund.me, et d'ajouter : "Pourquoi les compagnies aériennes seraient-elles motivées à aller en justice contre elles-mêmes ?»   « Le problème n’est pas la difficulté de contacter la compagnie aérienne. Cela, autant nous que les particuliers, le faisons déjà. Le problème est que, une fois contactées, certaines compagnies aériennes refusent de payer les indemnisations dues par la loi à leurs propres clients », affirme Ève Buechner, fondatrice et PDG de Refund.me. « Nous avons hâte de voir les résultats du SCARA. Nos clients nous font confiance car ils savent que nous sommes au courant des dernières décisions judiciaires, que nous avons un réseau légal étendu et international et que nous faisons tout pour obtenir la plus grande indemnisation possible. Je comprends pourquoi les compagnies aériennes préfèrent que les passagers les contactent directement : c’est plus facile que d’avoir affaire à nous », ajoute-t-elle. Présent en France depuis 2013, Refund.me a multiplié cette année le nombre de réclamations faites par des passagers français par plus de 400%. L’hexagone a même détrôné l’Allemagne -où Refund.me a été lancé plus d’un an avant la France- comme premier pays en termes de réclamations. Preuve que le marché français est un des plus prospères pour les services juridiques d'aide aux passagers. « Si les compagnies aériennes offraient un meilleur service, non seulement en termes de ponctualité mais surtout d’après-vente et de respect des droits des passagers, il ne serait pas nécessaire que nous intervenions », s'en défend Ève Buechner. « Par ailleurs, c’est avantageux pour les compagnies aériennes de négocier directement avec les passagers plutôt qu’avec nous, vu que les passagers ne sont pas des experts en la matière ».