La compagnie aérienne Thai Airways a annoncé hier une première vague de suppressions de postes, 1401 emplois devant disparaître d’ici la fin de l’année via des départs en retraite volontaires. Quatre nouvelles liaisons régionales vont être réduites ou transférées à Thai Smile, l’objectif étant de diminuer de 20% ses coûts opérationnels et ses capacités sous deux ans. Confirmant la fin des vols vers Los Angeles et Rome, le président de la compagnie nationale thaïlandaise Charumporn Jotikasthira a annoncé le 26 juillet 2015 de nouvelles coupes sombres dans son réseau, et précisé les premières conséquences sur l’emploi de la restructuration lancée en février. Thai Airways a « mis de côté » 152 millions de dollars pour accompagner les 1401 départs volontaires en retraite – en plus de ceux déjà prévus cette année. Le personnel affecté par les suppressions de routes sera soit licencié, soit transféré vers le siège si le départ en retraite n’est pas possible. Côté liaisons aériennes, la compagnie de Star Alliance va réduire les fréquences de sa route entre l’aéroport de Bangkok-Suvarnabhumi et Kolkata (Calcutta) de deux à un vol quotidien. Les liaisons vers Hyderabad en inde, Luang Prabang au Laos et Changsha en Chine seront transférées à la filiale régionale Thai Smile « dès l’accord des pays de destination » ; ces quatre routes entrainaient des pertes de près de 90 millions de dollars par an « en raison d’offre tarifaire et de type d’appareil inadapté », explique M. Jarumporn, tout en laissant entendre que la décision pourrait être inversée si la situation financière de Thai Airways s’améliore sous deux ans. Et cinquante autres lignes ont été identifiées comme à l’équilibre ou non-rentables. En revanche, deux destinations européennes vont être renforcées au début de la saison hivernale : Londres-Heathrow et Francfort auront droit chacune à deux rotations quotidiennes en Airbus A380 et en Boeing 777-3000ER. Le président estime que le deuxième semestre pourrait être meilleur que le premier, notamment grâce à une croissance doublée vers et depuis la Chine ainsi qu’à une amélioration des performances vers l’Europe, malgré une baisse des capacités évaluée à 15%. Et il maintient ses prévisions d’un retour à l’équilibre pour l’année 2015. Pas de commentaire en revanche sur la décision de l’Indonésie d’interdire toute nouvelle liaison par les compagnies thaïes et tout changement de plan de vol. Une mesure annoncée vendredi par le ministre des transports mais apparemment prise à la mi-mai ; des « lenteurs de procédure » auraient entravé l’arrivée de la nouvelle. Jakarta aurait justifié son geste par la décision de l’OACI d’infliger un drapeau rouge à la Thaïlande pour des soucis de sécurité aérienne (l’Indonésie ne pose apparemment pas de problème à l’organisation malgré le crash d’Indonesia AirAsia et la découverte de changements de créneaux de vol non autorisés). Peu de conséquences sont attendues pour les passagers, quasiment aucun vol charter n’étant organisé entre les deux pays. On notera que l’Office du tourisme thaïlandais TAT vient de signer avec Etihad Airways (une des grandes concurrentes de Thai Airways) « un accord historique de 1,25 million de dollars US pour développer le tourisme en Thaïlande », pour lancer « une promotion conjointe du voyage en Thaïlande sur des marchés prioritaires tels que les Emirats Arabes Unis, le Royaume-Uni, l'Irlande, la Belgique, la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, la Suisse, l'Afrique du Sud, l'Iran et le Koweït ». La compagnie nationale des Emirats Arabes Unis, qui dessert Bangkok quatre fois par jour et Phuket une fois, ne semble pas avoir la moindre crainte concernant les conditions du transport aérien dans le pays…