Ardian Infrastructures a officialisé sa candidature dans la privatisation des aéroports de Lyon-Saint Exupéry et Nice-Côte d’Azur. ADP de son côté n’est pas intéressé par le premier, et hésite encore au sujet du second. Déjà actionnaire de référence de l’aéroport de Londres-Luton et de F2i Aeroporti (première plateforme aéroportuaire italienne comprenant notamment les aéroports de Milan, Turin et Naples), Ardian Infrastructures a officialisé le 17 février 2016 sa candidature à l’appel d’offres attendu fin février pour la privatisation des deux aéroports de province. Il sera accompagné d’investisseurs locaux et internationaux « de premier plan », la composition de son consortium devant être annoncée prochainement ; BFM affirme que le gestionnaire de l’aéroport de Singapour-Changi en ferait partie. Ardian Infrastructures affiche comme objectif de promouvoir un développement des aéroports de Nice et de Lyon « axé sur l’amélioration de la qualité de service et de la fluidité, aujourd’hui facilitée par l’innovation numérique ». Ardian Infrastructure se présente comme l’un des tout premiers acteurs dans le secteur aéroportuaire européen: au total, en 2015, ce sont plus de 60 millions de passagers qui ont transité par ses aéroports. « Ardian Infrastructure est un candidat naturel à la privatisation des aéroports de Nice et de Lyon. Notre objectif sera non seulement le développement des aéroports, mais aussi de l’écosystème et du territoire dans lesquels ils s’inscrivent », déclare Mathias Burghardt, membre du Comité Exécutif et Responsable d’Ardian Infrastructure. « Nous sommes également convaincus que les aéroports doivent devenir les vitrines technologiques des villes qu’ils desservent en améliorant l’expérience passagers et en devenant de vrais lieux de vie ». Ardian Infrastructure est l’activité d’Ardian, société française d’investissement privé indépendante, qui investit dans les infrastructures depuis 2005. Les investissements clés d’Ardian Infrastructure comprennent des aéroports, mais également des réseaux de transports, des parkings, des réseaux d’énergies ou encore des plateformes d’énergies renouvelables. Augustin de Romanet, PDG d’Aéroports de Paris (ADP), a de son côté confirmé hier que Lyon ne l’intéressait pas, et qu’il n’avait pas encore pris de décision concernant la privatisation de Nice-Côte d’Azur. Lors de la présentation des résultats annuels d’ADP, il a précisé qu’il est « possible qu'on présente une offre mais ce n'est pas pour le moment arrêté ». Interrogé sur ses plans pour Nice, le dirigeant a expliqué vouloir en faire une « destination à part entière » profitant de l’activité économique et non un « simple hub de correspondances » : « il n’y a pas de risque de conflit d’intérêt », assure-t-il dans La Tribune. Rappelons qu’après Toulouse-Blagnac, l’Etat veut vendre les 60% qu’il détient dans les sociétés gérant Lyon et Nice (le reste étant réparti entre les CCI -25%- et les collectivités locales -15%) ; les infrastructures resteront propriété de l’Etat qui conserve un droit de regard sur les taxes d’aéroport, tandis que l’ouverture de nouvelles lignes aériennes sera toujours du ressort de la DGAC. Si Ardian Infrastructures est le premier candidat officiellement déclaré, des offres seraient en préparation par le groupe espagnol Ferrovial, l’italien Atlantia, l’australien Macquarie, Cube allié à l’aéroport de Genève (pour Lyon) ou le groupe Vinci.