La compagnie aérienne charter Metrojet, dont l’un des avions avait été victime d’un attentat en plein vol dans le Sinaï en octobre dernier, est interdite de vol depuis mardi – en raison de dettes non payées envers ses employés, des aéroports et le contrôle aérien. Ce qui ne change pas grand-chose : elle n’a plus décollé depuis décembre dernier. La licence de Kogalymavia Airlines, qui opère sous le nom de Metrojet, a été suspendue à compter du 15 mars 2016 par l’autorité russe de l’aviation civile Rosaviatsa ; elle ne peut donc plus effectuer des vols intérieurs ou internationaux. L’enquête menée a en effet constaté que le mois dernier, les dettes accumulées que ce soit envers ses propres employés, les aéroports qu’elle fréquentait ou les services du contrôle aérien n’ont pas été apurées, ce qui « porte atteinte à la sécurité » selon l’autorité. Les services des impôts russes ont déposé plainte pour forcer Metrojet à se déclarer en faillite, mais Rosaviatsa précise qu’elle peut encore régler ses dettes – à condition de présenter un business plan en bonne et due forme. LA compagnie a réagi en expliquant qu’elle comptait justement prendre des mesures afin de faire lever cette suspension d’ici 40 jours, rappelant au passage que ses problèmes avaient été amplifiés par l’interdiction de vol vers l’Egypte décrétée par la Russie. Les ennuis financiers de Metrojet avaient révélés suite à l’explosion en plein vol de l’Airbus A321 effectuant la liaison entre l’aéroport de Charm el-Cheikh à Saint Petersburg le 31 octobre 2015, un crash dans lequel 217 passagers (en majorité des touristes russes) et sept membres d’équipage avaient trouvé la mort. L’attentat avait été revendiqué par l’EI. La reprise des vols entre les deux pays a été abordée lors d’une conférence de presse à Moscou des ministres des Affaires étrangères : le Russe Sergei Lavrov s’est dit favorable à une reprise rapide à condition que l’Egypte mette en place « les plus hauts niveaux de sécurité », son homologue égyptien Sameh Shoukry expliquant que de nouveaux systèmes avaient été installés dans les aéroports du pays – mais reconnaissant que « personne ne peut garantir la sécurité à 100% ». L’Egypte a toujours nié que le crash a été causé par un attentat, un rapport d’enquête préliminaire en décembre précisant qu’aucune preuve n’avait été mise à jour. Deux employés de l’aéroport de Charm el-Cheick, soupçonnés d’avoir participé au placement de la bombe dans l’avion, avaient toutefois été arrêtés.