La compagnie aérienne KLM Royal Dutch Airlines a décidé de rendre publiques ses propositions pour la convention collective du personnel au sol, lassée par les affirmations « médiagéniques » mais selon elle mensongères du syndicat FNV qui veut faire grève. Un tribunal a le 11 aout 2016 de nouveau interdit la grève prévue par le FNV à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol, justifiant « les restrictions au droit de l’action collective » jusqu’au 4 septembre par l’affluence en raison des vacances et la menace terroriste. La grève prévue le 3 aout pendant une heure et demie dans la base de la compagnie nationale néerlandaise avait déjà été bloquée pour huit jours, KLM estimant alors que l’arrêt de travail aurait pu lui coûter jusqu’à 4 millions d’euros et affecter « des milliers de passagers, avec pour résultat des retards, des correspondances ratées et/ou des bagages manquant à l’appel ». Mais cette nouvelle décision judiciaire en sa faveur n’a pas suffit à la compagnie : elle a hier dénoncé comme « très loins et parfois contraires à la vérité » les arguments du FNV, qui aurait dans ses communiqués parlé de « miettes » et de « vol vers le fonds ». Selon KLM, ses propositions de nouvelle convention collective, qui visent à « remercier les employés pour leur dur labeur », contiennent les points suivants : bonus de 1600 euros versé cette année, augmentation structurelle de salaire de 1% en 2018, option de convertir jusqu’à 20% de son salaire en participation aux bénéfices, aucun licenciement sur base économique pendant la durée de l’accord « malgré la réorganisation en cours », offre de contrats pour 165 employés temporaires, et pendant trois ans adhésion aux accords nationaux sur l’assurance chômage. La compagnie ajoute que malgré les difficultés financières de ces dernières années aucun employé n’a été licencié (les pertes de postes se sont faites par non remplacement des départs), et que les coûts des autres compagnies de handling sont 30% inférieurs aux siens avec « une pression de travail 20% supérieure ». KLM se dit persuadée que ces propositions « contribueront à un avenir plus clair et meilleur » pour la compagnie ; et elle rappelle les négociations en cours avec quatre autres organisations syndicales, qui « ne voient aucune raison de faire grève ». Rappelons que la compagnie soeur d'Air France fait aussi face à la grogne des pilotes, tandis que les négociations avec le personnel de cabine sont au point mort. Avec dans tous les cas un point majeur de friction : les pensions de retraite, qui vont coûter très cher à KLM cette année suite à des modifications des modes de calcul imposés par le gouvernement (lire à ce sujet le très détaillé article des Echos).