Le trafic aérien français a renoué en juillet avec une croissance plus certaine (+3,2%), bénéficiant d’un sursaut à l’international « malgré un ciel obscurci en fin de mois » par les grèves d’Air France et Aigle Azur. Selon l’indice TendanCiel publié le 18 aout 2016 par la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC), la progression du nombre de voyageurs aériens dans les aéroports français s’établit désormais à 2,8% en cumul annuel. En juillet, le trafic intérieur demeure favorablement orienté (+2,5%), soutenu une nouvelle fois par le dynamisme des lignes transversales métropolitaines (+5,6%) et les liaisons reliant la Métropole et l’Outremer (+8,0%). Pour le second mois consécutif, les lignes radiales s’affichent en léger repli (-0,4%) avec cependant une très forte intensification des échanges entre la capitale et la Corse (+12,4%). Après deux mois plutôt atones, le trafic international se redresse nettement en juillet (+3,3%). Au marché toujours très porteur de l’Union européenne (+5,7%) s’ajoute ce mois-ci un très net redressement du marché africain (+7,2%) ; celui-ci bénéficie à plein du traditionnel effet rebond post ramadan qui profite cette année tout particulièrement à l’ensemble des pays du Maghreb (+10,1%). La tendance du marché américain reste légèrement favorable (+0,4%) notamment grâce aux bons résultats engrangés avec le Canada (+5,8%) et l’Amérique centrale (+6,1%). Pour le neuvième mois consécutif, la zone Asie-Pacifique présente des chiffres en repli (-3,9%) avec toujours une évolution très différenciée entre le Moyen Orient (+4,0%) et le reste du continent (-9,7%) et plus spécialement le Japon (-15,6%) dont la contraction continue du marché ne parvient toujours pas à s’enrayer (-18,0% en cumul annuel sur 2016). Côté pavillon, les transporteurs tricolores (-1,9%) pâtissent de l’effet des grèves catégorielles survenues à Air France et Aigle Azur en fin de mois (-19,9% enregistrés sur la période du 27 au 31 à jours équivalents). Leurs concurrents étrangers (+7,1%) ont en revanche profité d’une hausse très significative de leur activité tant sur le marché intérieur (+10,9%) qu’à l’international (+6,9%). Le différentiel de croissance en défaveur des acteurs nationaux grimpe donc ce mois-ci à 9 points et atteint son résultat le plus médiocre depuis septembre 2014, date à laquelle Air France avait été affectée par un des conflits sociaux parmi les plus sévères et les plus longs dans l’histoire de la compagnie. En part de marché observée en cumul annuel, l’érosion du pavillon tricolore continue à s’intensifier à l’issue de ce mois tant en nombre de passagers qu’en passagers kilomètre transportés (PKT) : -1,3 et -0,7 point (contre respectivement -1,1 et -0,4 point au terme du mois précédent). La croissance du trafic a favorablement rejailli sur la fréquentation de la plupart des principaux aéroports. Si Paris retrouve en juillet une tendance positive (+1,5%), CDG (-1,0%) et Orly (+6,7%) persistent dans des dynamiques très différentes. En région, Lyon affirme une forme olympique (+14,4%) ; la cité rhodanienne demeure en juillet secondée au palmarès des plus belles performances par Nantes et Bordeaux qui approchent également une croissance à deux chiffres (respectivement +9,7% et +9,4%). Si Beauvais subit un nouveau sévère revers ce mois-ci (-10,5%), les trois autres terrains majeurs ont enregistré une poussée plutôt marquée de leur activité (entre 3,4 et 4,5%). Déjà fortement sous tension depuis ce printemps, les indicateurs relatifs au retard au départ ont connu à nouveau une très sensible dégradation en juillet : la proportion de vols retardés de plus d’un quart d’heure a bondi de 8,5 points ; le retard moyen est en hausse de 4,5 minutes. En culminant respectivement à 37,6% et 20,6 minutes en juillet, chacun de ces indicateurs pulvérise pour le second mois consécutif le record de la pire performance observée depuis le début de leur publication en 2014. Le nombre de mouvements contrôlés en France métropolitaine a également connu une envolée remarquable en juillet (+5,7%). Si cette tendance est emportée par la forte progression des survols (+8,8%), l’évolution des vols touchant la Métropole connaît elle aussi une belle embellie (+2,5%), plus sensible sur les liaisons à l’international et avec l’Outremer (+2,9%) que sur les vols domestiques métropolitains (+1,5%).