La compagnie aérienne Delta Air Lines a rompu son accord de partage de codes avec Alaska Airlines, mais reçu le feu vert des autorités pour lancer une coentreprise avec Aeromexico. A partir du 1er mai 2017, le partage de codes existant entre Delta Air Lines et Alaska Airlines n’existera plus, permettant à la première de continuer à se développer dans le nord-ouest des Etats-Unis et en particulier à l’aéroport de Seattle-Tacoma, hub de la seconde qui de son côté pourra se consacrer au rachat de Virgin America. Les programmes de fidélité seront également « désolidarisés », une série de mesures étant mise en place pour ne pas trop léser les passagers. Cette rupture à l’amiable n’aura aucune conséquence sur les partages de codes d’Alaska Airlines avec les autres membres de l’alliance SkyTeam, en l’occurrence Air France, KLM, Aeromexico et Korean Air ; et un accord interligne sera de toute façon conservé, facilitant entre autres la billetterie ou le transfert des bagages lors de correspondances sur les trajets utilisant les deux compagnies. Dans son communiqué du 20 décembre 2016, Delta précise qu’elle a triplé sa présence à Seattle depuis 2013 : elle y propose actuellement jusqu’à 150 départs quotidiens vers plus de 40 destinations dont Paris-CDG. Cette croissance a « réduit le besoin d’un partage de codes, le nombre de vols en profitant étant déjà peu élevé », explique-t-elle. Alaska Airlines souligne de son côté qu’elle peut déjà « emmener les voyageurs pratiquement partout où ils souhaitent aller ». Plus au sud en revanche, Delta Air Lines a annoncé une « alliance transfrontalière » avec Aeromexico, le ministère des transports américain (DoT) leur ayant finalement accordé l’immunité antitrust demandée en avril 2015. La coentreprise de 1,5 milliards de dollars va permettre aux deux compagnies de coordonner leurs efforts pour « améliorer l’expérience des passagers en étendant leurs réseaux et renforçant leurs fréquences, avec des horaires mieux coordonnés » selon le communiqué de Delta. Elle permettra aussi d’améliorer le sol, permettant aux deux compagnies de se rapprocher physiquement dans les aéroports, et « d’investir en commun dans de meilleurs salles d’embarquement et salons d’affaires ». Le nombre d’initiatives communes dans le marketing ou les ventes sera augmenté. « Cet accord marque le début d’une nouvelle ère dans l’aviation en Amérique du nord, avec la première et plus grande alliance transfrontalière entre le Mexique et les Etats-Unis », déclare le CEO d’Aeromexico Andres Conesta. La coentreprise devrait aussi déboucher sur un réseau plus vaste à l’intérieur du Mexique et vers les centres d’affaires que sont New York et Los Angeles. Les hubs d’Aeromexico (Mexico, Monterrey, Guadalajara et Hermosillo) fourniront à Delta un accès plus large aux autres aéroports mexicains ; et ceux de la compagnie américaine (dont Atlanta, Detroit, Los Angeles, Minneapolis, New York, Salt Lake City et Seattle) élargiront le réseau nord-américain du transporteur national mexicain. Rappelons que Delta Air Lines et Aeromexico partagent leurs codes depuis 1994, et la première est actionnaire de la seconde depuis 2002. Le feu vert à la coentreprise « représente un pas en avant important dans le processus annoncé en 2015 d’acquérir jusqu’à 49% de Grupo Aeromexico », ajoute la compagnie américaine.