La compagnie aérienne low cost Ryanair a finalement renoncé à profiter du démantèlement annoncé d’Alitalia, devant se concentrer sur la gestion de son manque de pilotes. Une courte déclaration de la spécialiste irlandaise du vol pas cher le 27 septembre 2017 indique que les administrateurs provisoires d’Alitalia ont été informés de cette décision : « nous ne poursuivrons pas notre intérêt dans Alitalia et ne soumettrons plus aucune offre pour la compagnie aérienne », explique Ryanair, préférant « éliminer toute distraction de la direction dans sa gestion (du problème des pilotes) à commencer par son intérêt pour Alitalia ». Fin aout et donc avant les vagues d’annulations de vols, la low cost affichait son désir de déposer une offre pour 90 avions du transporteur national italien au bord de la faillite. Le CEO Michael O’Leary évoquait alors « une offre ferme, à la fois pour les avions moyen-courriers et long-courriers, les pilotes, le personnel de cabine, les routes etc. » d’Alitalia. En l’occurrence 76 Airbus de la famille A320, quatorze A330-200 et onze Boeing 777-200ER, ces deux derniers types étant selon le dirigeant « particulièrement attractifs, la flotte long-courrier ayant la capacité de croitre très fortement ». Les Embraer opérés par Alitalia Cityliner n’étaient pas évoqués, et il n'avait fourni aucun détail sur l'emploi, parlant juste de possibles sureffectifs et changements de contrats de travail. Ryanair avait évoqué en juillet la possibilité de proposer du long-courrier en Italie sur son site internet, comme elle le fait en Espagne avec Air Europa ; Michael O’Leary a depuis précisé qu’en cas de rachat d’Alitalia, il continuera à l’opérer sous son « excellent marque ». Mais il estimait déjà avoir peu de chances d’être retenu pour une acquisition, qui serait bloquée par les autorités de la concurrence puisque Ryanair détient déjà 35% de part de marché en Italie, qui monterait à « 55% avec Alitalia ». Mi-aout, le directeur commercial Kenny Jacobs présentait un autre scénario idéal pour la vente d’Alitalia : une compagnie long-courrier reprendrait cette activité, tandis que Ryanair récupèrerait la plupart de son activité moyen-courrier afin d’alimenter ces mêmes vols intercontinentaux au départ des aéroports de Rome et Milan par exemple. Les candidats à la reprise d’Alitalia ont désormais jusqu’au 16 octobre pour présenter une offre ferme, la prochaine étape du processus restant fixée au 5 novembre. Le report de 15 jours de la date limite doit permettre aux candidats une étude plus approfondie des données financières. Rappelons que le conseil d’administration de la compagnie de l’alliance SkyTeam avait demandé le 2 mai 2017 sa mise sous administration extraordinaire, jugeant la situation économique et financière « sérieuse », notant « l’indisponibilité » des actionnaires dont Etihad Airways pour la refinancer, et l’impossibilité de trouver « une solution alternative en si peu de temps » après le refus des salariés d’accepter un nouveau plan d’austérité. Comme Air Berlin, Alitalia a bénéficié d’un prêt du gouvernement pour lui permettre d’opérer pendant l’été.