La compagnie aérienne KLM Royal Dutch Airlines se dit incrédule et déçue face au rejet de ses nouvelles propositions par le syndicat de pilotes VNV, avec qui les négociations sont interrompues depuis vendredi mais qui n’a pas encore déposé de préavis de grève malgré ses menaces.

Après avoir reconnu il y a une semaine que les négociations étaient dans une « phase difficile »,  la compagnie nationale néerlandaise a présenté au syndicat représentant 98% de ses 2200 pilotes une « proposition améliorée » pour une nouvelle convention collective de travail, « plus conforme au souhait des pilotes de réduire la pression au travail et d’améliorer l’équilibre travail-vie personnelle ». KLM a reconnu que ces propositions ne s’alignaient « pas complètement » sur les exigences présentées par VNV même si elles en intègrent certaines, mais la compagnie-sœur d’Air France se disait prête à faire d’autres efforts : « nous sommes prêts à surmonter un grand nombre d’objections. Il s’agit d’une offre finale visant à garantir qu’une nouvelle convention collective soit mise en place le plus rapidement possible. C’est dans l’intérêt de tous ».

D’où cette « incrédulité» quand le VNV a selon KLM rejeté cette proposition « sans évaluation du contenu et sans discussion supplémentaire » avec la compagnie. Un rejet qui est « incompréhensible » et n’est « ni dans l’intérêt des pilotes, ni dans celui de KLM », ajoute-t-elle dans son communiqué. Avant de se dire « ouverte à toute discussion sur le contenu de la proposition ».

Dans un courrier à ses membres publié par De Telegraaf la semaine dernière, VNV expliquait que la compagnie de l’alliance SkyTeam « ne se rend pas compte de l’ampleur des troubles, et des mesures sérieuses qui sont nécessaires pour alléger la pression au travail ». Le syndicat rappelait hier sur RTL aux Pays-Bas qu’il demande que la « réduction de la pression sur le travail » (sur laquelle il existe un accord avec KLM pour une baisse de 4% des heures de travail pour le même salaire) débute dès le mois de prochain – et non en septembre 2019 comme le proposerait la direction. Un porte-parole de VNV évoquait même « un petit pas » demandé à la compagnie « en comparaison avec les conséquences d’un éventuel arrêt de travail ». Et il a précisé que cette éventuelle grève ne pourrait de toute façon pas être organisée avant quatre semaines, le temps de consulter les pilotes qui doivent se prononcer à deux tiers en faveur d’un arrêt de travail.

Rappelons que chez Air France, le SNPL avait prévenu que le futur dirigeant du groupe Air France-KLM devrait reprendre les négociations, sinon il y aura « quinze jours de grève » en plus des quinze déjà organisés depuis février dernier. C’était avant la nomination de Benjamin Smith au poste de CEO du groupe, une nomination mal accueillie par les syndicats français – qui ne peuvent toutefois que s’indigner pour l’instant, le nom du DG d’Air France avec qui ils négocieront n’ayant pas encore été révélé…

Pas de sortie de conflit pour KLM et ses pilotes 1 Air Journal