Airbus va installer des "ailerons de requins" (sharklets) au bout des ailes de ses modèles A321 à partir de 2012, histoire d'étendre le rayon d'action de ses appareils et concurrencer ainsi le Boeing 757. Le but affiché du constructeur européen est de venir concurrencer sur le marché intérieur américain le Boeing 757, dont le rayon d'action supérieur lui permet d'opérer sur les routes entre les côtes Est et Ouest, ainsi que sur les vols vers Hawaï. Or Boeing a arrêté de construire le 757 en 2004, ce qui laisse un espace dans lequel Airbus voudrait bien s'engouffrer. L'Airbus A321 est le plus grand des appareils de la famille A320, qui permet aujourd'hui d'emporter sur 5600 kilomètres jusqu'à 199 passagers en classe unique (185 en configuration classique deux classes). L'installation des sharklets, hauts de 2,4 mètres et coûtant 900 000 euros, lui fera gagner 180 kilomètres de rayon d'action et d'emporter près de 500 kilos supplémentaires. Ce qui lui permettra de relier San Francisco à Hawaï par exemple, ou Boston à Los Angeles, avec le plein de passagers quelques soient les conditions météorologiques – ces routes devant jusqu'ici être opérées par l'A321 avec un nombre de passagers réduit en cas de vents contraires. Boeing a vendu plus de mille 757, dont 400 aux trois grandes compagnies américaines United, Continental et Delta. Cette dernière en possède à elle seule 193, avec une moyenne d'âge de 17 ans. Or les appareils de plus de 15 ans voient leurs coûts d'entretien augmenter rapidement, ce qui pousse généralement les compagnies à commencer à chercher une alternative. Une alternative qui pourrait donc s'appeler A321 dès 2012. Mais Boeing entend bien placer le 737-900ER et conserver ainsi ses parts de marché qui aujourd'hui représentent les deux tiers des vols entre les deux côtes.