Le dernier salon aéronautique de Dubaï, qui s’est terminé le 17 novembre dernier, a permis à Boeing de montrer à nouveau les crocs après une certaine déconfiture du salon du Bourget. En termes de commandes, elle s’était fait très largement fait devancer en juin dernier par son grand rival européen. Cette fois, elle a fait largement jeu égal en termes de valeurs de commandes. Même si Airbus continue de vendre à la pelle ses A320neo, un retard qui ne pourra plus être comblé avant la fin de l’année (plus de 1400 neos d’Airbus vendus contre 700 MAX de Boeing). Boeing a surtout réussi deux grands coups au Dubaï Airshow. Presque coup sur coup. La première fois, c’était avec la vente record en montant pour Boeing, de 50 Boeing 777 à Emirates. La seconde fois, c’était les 230 Boeing 737 vendus à Lion Air, nouveau record en montant pour Boeing, et surtout 201 MAX vendus d’un seul coup, de quoi relever la tête définitivement. Mais pouvait-il en être autrement pour Lion Air, plus grande compagnie privée indonésienne, qui comme toutes ses consoeurs en 2007, s’est vue inscrite sur la liste noire de l’Union Européenne, et ne peut donc plus venir survoler l’UE ? L’interdiction a été partiellement levée en 2009 pour Garuda Indonesia, compagnie nationale du pays. Mais pas Lion Air. Même s’il est vrai que Lion Air a une flotte essentiellement composée de Boeing 737, rien n’interdit  de spéculer sur le fait que Lion Air ne pouvait se ridiculiser à passer commande de plus de 200 avions à un avionneur européen. Et alors que l’UE européenne pense à mettre en place la très décriée taxe carbone au 1er janvier 2012, qu’en sera-t-il des commandes des compagnies aériennes potentiellement prometteuses ? Quatre grandes compagnies chinoises, Air China, China Eastern Airlines, China Southern Airlines et Hainan Airlines, très fâchées, ont, au mois de mai dernier, menacé Airbus de représailles si l’Union ne revenait pas sur sa copie. Elles n’ont plus passé depuis ce temps aucune nouvelle commande à l’avionneur européen.