L’enquête sur les problèmes électriques du Boeing 787 Dreamliner s’est tournée vers les systèmes de contrôle hier, aucune preuve que la batterie au lithium-ion soit à l’origine d’incendies n’ayant été découverte chez son constructeur japonais. Le ministère des transports japonais a annoncé le 28 janvier 2013 que ses enquêteurs et ceux du NTSB américain n’avait rien trouvé chez GS Yuasa qui prouve que la batterie soit à l’origine de l’incendie ayant frappé un Dreamliner de la compagnie aérienne Japan Airlines, le 7 janvier dernier à l’aéroport de Boston, ou celui ayant conduit à un atterrissage d’urgence pour All Nippon Airways. L’enquête s’intéresse désormais à Kanto Aircraft Instrument Co., autre société japonaise qui fabrique les systèmes de contrôle du voltage, de la température et du chargement de la batterie endommagée. Mais d’autres fabricants de pièces seront également « visités » par les enquêteurs, qui refusent de s’engager sur une éventuelle responsabilité du système de Kanto. La presse a d’autre part raconté comment la certification du Dreamliner avait été « facilitée » au Japon en 2008, sous pression des deux transporteurs et des industriels du pays qui produisent plus du tiers des composants de l’appareil (dont les batteries ou la fibre de carbone des ailes). Selon Japan Today, une commission consultative aurait poussé le ministère des transports à assouplir 40 règlementations afin d’accélérer la sortie du 787, et d’en faire baisser le coût opérationnel. Des mesures prises pour « s’aligner sur les autres pays » et notamment les Etats-Unis selon les autorités, et dont seulement cinq concernaient le Dreamliner, en particulier sur la formation des pilotes, les critères ETOPS ou l’absence d’inspections systématiques après chaque atterrissage. Boeing estime que 22 000 personnes travaillent dans 65 entreprises japonaises pour ses avions – qui représentent 80% des ventes dans le pays (ANA n’opère que 19 Airbus A320 sur une flotte de 180 appareils, et JAL aucun). Personne ne suggère un lien direct entre ces « assouplissements » et le problème actuel des 787, mais l’affaire souligne les rapports entre constructeurs, compagnies aériennes et autorités de tutelle – des rapports indispensables mais que certains jugent parfois un peu trop étroits. Rappelons que les 50 Dreamliner en service sont immobilisés pour une durée indéterminée, chez ANA et JAL donc, mais aussi Air India, Ethiopian Airlines, LAN Airlines, LOT Polish Airlines, Qatar Airways et United Airlines.