Au bord de la faillite, la compagnie aérienne Cyprus Airways mettra fin dès le début du mois prochain à ses trois routes intérieures en Grèce, va procéder à 490 licenciements et revendra au moins deux avions. Le gouvernement chypriote avait promis en avril de soutenir sa compagnie nationale jusqu’à la fin de l’été, sous condition de restructuration et de paix sociale. Le premier volet passe visiblement par des coupes sombres dans le réseau et la flotte, puisque Cyprus Airways mettra fin dès le 1er juillet 2013 aux trois routes opérées entre l’aéroport d’Athènes et Héraklion, Rhodes et Thessalonique (chacune opérée deux fois par jour). Côté flotte, le plan de restructuration prévoit la vente de quatre avions, Airbus A319 et A320, pour ne laisser qu’une flotte de six appareils. Le côté social risque d’être plus difficile, avec les licenciements de 490 des 1040 employés du transporteur chypriote. Les syndicats avaient déjà manifesté la semaine dernière avec l’annonce d’une première vague de 203 suppressions de postes, mais on voit mal comment tout se passerait bien avec les derniers chiffres rendus publics – d’autant qu’aucune aide supplémentaire ne sera accordée aux personnes ayant perdu leur emploi, « par manque d’argent dans les caisses ». Cyprus Airways déclare pourtant que ces licenciements n’entraineront de conséquence ni sur les opérations ou les vols, ni sur la qualité du service. L’enjeu immédiat pour Cyprus Airways est d’assurer le transport des 400 000 passagers (chiffres syndicaux) qui ont réservé ses places pendant l’été, et au-delà de sauver le tourisme dans l’île elle-même au bord de la faillite. Le ministre des transports Tasos Mitsopoulos avait décrit la compagnie comme une « bombe à retardement », et accusé le gouvernement précédent de ne pas avoir mis en place un plan de sauvetage proposé il y a plus d’un an. Cyprus Airways a enregistré en 2012 des pertes de 55,8 millions d’euros, soit plus que le double de l’année précédente. La Commission Européenne a d’ailleurs lancé en mars une enquête, afin de déterminer si une aide de l’état de 31,3 millions d’euros via une augmentation du capital de Cyprus Airways est conforme aux règles européennes – les actionnaires privés ayant renoncé à suivre le mouvement. Un autre prêt à hauteur de 73 millions d’euros, versé depuis le début 2013, n’a pas encore été validé par la CE.