Boeing et la compagnie aérienne ANA (All Nippon Airways) ont célébré hier son cent-millième vol en 787 Dreamliner, famille dont elle fut compagnie de lancement en 2011. Elle va en outre faire son entrée dans le capital de Vietnam Airlines, à hauteur de 8,8%. Lors d’une cérémonie le 11 janvier 2016 à l’aéroport de Seattle-Tacoma, la compagnie privée japonaise a fêté le cent-millième vol commercial de ses Dreamliner, famille dont elle reste le meilleur client avec 35 787-8 en service (sur 40 commandés), neuf 787-9 en service (sur 50 commandés) et trois 787-10 en attente de livraison à partir de 2017. « Le 787 a joué un rôle important en devenant la colonne vertébrale de notre flotte long-courrier », déclare le PDG d’ANA Osamu Shinobe dans un communiqué commun, « et atteindre le cap des 100.000 vols est une étape significative pour la compagnie ». Le PDG de Boeing Ray Conner souligne qu’ANA a été un « partenaire exceptionnel » pour le programme 787, et qu’elle reste un client apprécié pour l’avionneur américain qui fournit l’intégralité de sa flotte long-courrier (elle a aussi commandé vingt 777-9X). , La compagnie de Star Alliance avait été la première en 2011 à mettre un Dreamliner en service, l’avion lui permettant depuis de lancer de nouvelles liaisons vers l’Amérique du nord, l’Europe ou l’Asie du sud-est. Elle déclare qu’elle représente aujourd’hui un quart des revenus générés par les 787 de par le monde. Selon Boeing, les Dreamliner ont transporté à ce jour plus de 75 millions de passagers sur plus de 350 routes « dont plus de 90 lancées grâce à son efficacité ». Au 31 décembre 2015, Boeing avait enregistré 1142 commandes pour les trois modèles de Dreamliner, et en avait livré 363. air-journal_Vietnam Airlines 787-9 1st flight2ANA a d’autre part annoncé selon Nikkei Asian Review un protocole d’accord pour acquérir 8,8% du capital de Vietnam Airlines, une transaction de 109 millions de dollars. La compagnie nationale vietnamienne est détenue à 95% par l’Etat, mais celui-ci cherche depuis des mois à privatiser en partie les sociétés publiques. Il s’agit d’une première pour les deux transporteurs : ANA n’avait jamais investi à l’étranger, et Vietnam Airlines n’avait jamais eu d’actionnaire étranger. Une fois l’accord confirmé vers octobre, un partage de codes sera mis en œuvre (Vietnam Airlines annulant au passage celui existant avec Japan Airlines), entre les deux pays et sur des routes intérieures ; on notera que ce point doit recevoir le feu vert de leurs alliances respectives, la compagnie vietnamienne faisant partie de SkyTeam. Les programmes de fidélité seront également coordonnés, tout comme leurs opérations dans les aéroports où le partage des comptoirs d’enregistrement ou des activités au sol devrait permettre des économies d’échelle (catering, maintenance etc.). Nikkei Asian Review explique ce choix d’ANA par la multiplication par quatre en cinq ans du trafic entre les deux pays, avec une croissance annuelle de 50% depuis 2012 ; entre le Japon et Ho Chi Minh Ville par exemple, Vietnam Airlines accapare la moitié du marché devant Japan Airlines (30%), ne laissant que 10% à ANA, tandis qu’entre le Japon et Hanoi JAL et ANA représentent 20% chacune du marché. La compagnie japonaise doit en outre se préparer à la levée en 2017 de l’interdiction de lancer des nouvelles routes imposée à Japan Airlines lors de sa restructuration. Vietnam Airlines de son côté aurait été séduite par la capacité d'ANA à attirer du trafic d’affaires entre les Etats-Unis et le Vietnam (une demande qui devrait exploser avec la signature du traité transpacifique), mais aussi par la qualité de son service.