La CFDT a diffusé une lettre du directeur général de la compagnie aérienne Air France, Franck Terner, expliquant que l’étude d’une filialisation de la maintenance du groupe ne sera pas lancée. Les menaces de grève en fin de semaine sont retirées. Pas de réflexion en cas d’émotion : c’est en gros ce que le nouveau dirigeant de la compagnie nationale française explique dans une lettre aux syndicats datée du 11 décembre 2016, et publiée hier par la CFDT Air France. Après les manifestations de la semaine dernière et l’annonce d’une autre lors du CCE prévu jeudi, Franck Terner rappelle tout d’abord que le « projet d’étude de la possibilité d’une filialisation  de l’activité maintenance » visait à renforcer le secteur E&M d’Air France-KLM dans le cadre de Trust Together, mais « ni à préparer une vente de l’activité ni à modifier les conditions d’emploi du personnel ».  Mais ces précautions oratoires n’ont pas empêché l’annonce de susciter « une forte émotion et une inquiétude dans les équipes de la DGI », constate Franck Terner selon qui il y a « manifestement un malentendu sur les objectifs poursuivis, et pour certains un sentiment d’exclusion qui va à l’inverse de l’esprit de Trust Together ». Conséquence : l’étude d’une éventuelle filialisation « ne sera pas lancée ». Franck Terner souligne que la décision a été prise en accord avec Jean-Marc Janaillac, le PDG du groupe Air France-KLM dont le plan stratégique présenté début novembre annonçait parmi d’autres objectifs l’étude de la filialisation de la maintenance. Et si la priorité est de « lever les incompréhensions et le craintes extrêmes », deux questions demeurent selon le CEO de la compagnie de l’alliance SkyTeam : comment continuer à « dégager des financements pour faire croître cette activité » E&M, et comment continuer à améliorer l’organisation « pour être plus efficace et réactif entre Air France et KLM » ? Le statu quo « n’est pas une solution », répond Franck Terner qui propose de convier les représentants du personnel à cette réflexion au début de l’année prochaine. La CFDT, alliée aux deux autres syndicats signataires de l'ATGPEM (CFE-CGC et UNSA), souligne dans son tract que cette « issue favorable » permet d'éviter à Air France « une nouvelle crise préjudiciable à tous », et qu’elle lève donc son préavis de grève. Et s'il reconnait que l'accord ATGPEM « garantit le périmètre de l'Entreprise jusqu'en 2018 », le syndicat explique que l'étude de la filialisation de la maintenance « pouvait potentiellement conduire à la filialisation dès 2019, autant dire demain » Si les syndicats Air France de la maintenance ont obtenu sans combattre le retrait d’une étude sur l’avenir de la branche, avant même que le plan soit élaboré, on peut se demander ce que vont faire le SNPL pour les pilotes ou les représentants des PNC quand il s’agira de négocier en particulier les contours de la nouvelle filiale long-courrier Boost, autre projet phare de Trust Together.