Cinq syndicats européens d’hôtesses de l’air et stewards ont donné à la compagnie aérienne low cost Ryanair jusqu’au 30 juin pour engager des négociations, menaçant d’organiser une grève conjointe durant l’été.

Le SNPVAC portugais, qui avait déjà appelé à une grève européenne au début du mois, a été rejoint le 24 avril 2018 à Lisbonne par les Belges de la CNE/LBC, les Espagnols du SITCPLA et d’USO, et les Italiens d’Ultrasporti dans sa menace de grève pendant l’été. Les revendications des syndicats de PNC portent sur les conditions de travail chez de la spécialiste irlandaise du vol pas cher, « inférieures à la norme » en particulier concernant les processus disciplinaires ou les « menaces » en cas d’objectifs de vente non atteints, mais aussi sur les droits parentaux ou le rejet d’arrêts de travail justifiés par des médecins. Ils demandent aussi à Ryanair d’adopter la « législation nationale impérative » des quatre pays concernés, et qu’elle entame des négociations sans conditions préalables y compris sur l’alignement des conditions de travail pour les PNC sous contrat direct et les intérimaires. Si Ryanair « n’accepte pas ces revendications d’ici au 30 juin », les cinq syndicats promettent selon Le Figaro de lancer « les démarches nécessaires à la convocation d’une action industrielle conjointe, qui peut inclure le recours à la grève et qui aura lieu au cours de l’été 2018 ».

« Le texte est ouvert à d’autres syndicats mandatés pour représenter des travailleurs de Ryanair. Et nous sommes confiants qu’ils vont se joindre à nous », déclarait hier dans L’Avenir Didier Lebbe, secrétaire permanent de la CNE, soulignant que des syndicats allemands et néerlandais étaient présents mardi à Lisbonne.

Une grève de trois jours avait déjà été menée début avril par le SPNVAC et ses 360 PNC basés dans les aéroports portugais, dans le cadre du préavis déposé en février. Avec un impact apparemment limité, « une vaste majorité des employés » n’ayant pas participé à la grève selon Ryanair qui avait qualifié ce mouvement de « totalement inutile », le syndicat ayant selon elle a reçu un accord de reconnaissance signé.

Rappelons que Ryanair avait créé la surprise en décembre dernier, annonçant quelle acceptait pour la première fois en 32 ans de discuter avec des syndicats de pilotes établis – même si cela ne concernait initialement que l’Irlande, le Royaume Uni, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Portugal, et visait principalement à éviter des perturbations massives pendant la période de Noël. Depuis, la low cost a étendu les discussions aux représentants des PNC et à d’autres pays, et des accords ont été signés en janvier avec le BALPA représentant les pilotes basés en Grande-Bretagne, et début mars avec l’ANPAC pour ses pilotes basés en Italie, tandis qu’en Allemagne Verdi annonçait lundi avoir obtenu sa reconnaissance chez les PNC.

Autre part en Europe, les négociations se poursuivent par exemple en Belgique, alors qu’en Espagne les pilotes ont décidé d’aller en justice. Et en Irlande comme au Portugal, les discussions avec les représentants des pilotes ne progressent toujours pas.

Ryanair : ultimatum de cinq syndicats de PNC 1 Air Journal