La compagnie aérienne Air France aurait trouvé un accord avec le syndicat SNPL majoritaire chez les pilotes, sur les augmentations salariales demandées en plus de celle accordée à l’ensemble des employés mais aussi sur l’équilibre au sein du groupe avec KLM.

Selon les sources de La Tribune, les grands principes d’un accord entre le SNPL (Syndicat national des pilotes de lignes) et la direction de la compagnie nationale française auraient été trouvé vendredi, le texte devant être finalisé hier avec le SPAF (Syndicat des pilotes d’Air France), et présenté le 23 janvier 2019 au Conseil du syndicat majoritaire. « Dans tous les cas, il fera l’objet d’un référendum auprès des adhérents du SNPL, voire de l’ensemble des pilotes », souligne le quotidien économique qui table sur un résultat à la mi-février. L’accord porterait tout d’abord sur les exigences salariales du SNPL, qui réclamait une augmentation de 4,7% en plus de celle de 4% accordée à l’ensemble du personnel en deux temps (avec +2% rétroactifs en janvier 2018 et +2% ce mois-ci). Les 4,7% en question, réclamés par les anciens dirigeants du syndicat pour rejoindre les hausses de salaires constatées dans d’autres compagnies aériennes face au manque de pilotes, ne seraient pas atteints ; le SNPL aurait de son côté accepté plus de souplesse dans les plannings.

Mais l’accord négocié avec le CEO d’Air France-KLM Benjamin Smith porterait aussi sur l’équilibre entre les deux compagnies sœurs, la néerlandaise s’étant développée sans faiblir quand la française était engluée dans des difficultés financières. De « nouveaux critères d’équilibre de production » auraient été définis, au-delà du ratio 2/3 – 1/3 en faveur d’Air France mesuré jusque là en heures de vol et en capacité. La disparition de ce dernier critère, au profit selon La Tribune d’un calcul « basé sur les certificats de navigabilité de chaque avion », permettrait à Air France de dé-densifier ses appareils, selon la stratégie vers le haut de gamme souhaitée par Ben Smith, tandis que KLM pourrait densifier les siens (l’aéroport d’Amsterdam est saturé) – sans que cela remette en cause l’évolution du nombre d’avions dans chaque flotte. 

La low cost Transavia ne figurerait pas dans cet accord, son avenir devant être géré séparément tout comme celui de la filiale régionale HOP! (objet déjà de discussions entre le SNPL et la direction d’Air France). On rappellera d’ailleurs que la nouvelle direction du SNPL Air France a à sa tête un pilote détaché chez la low cost.

Si cet accord est finalisé et approuvé par les pilotes, Ben Smith pourra s’enorgueillir d’avoir réglé en quelques semaines un conflit ayant déclenché quinze jours de grève l’année dernière – et entrainé le départ du PDG de l’époque Jean-Marc Janaillac. Comme il l’avait fait avec les PNC – enterrant au passage la filiale à coûtés réduits Joon, et avec le sol, comme il l’avait annoncé au début de ses « 100 jours ». Il aura alors les mains (à peu près) libres pour mener à bien sa stratégie de montée en gamme pour Air France, plus rentable après une année 2018 « compliquée » en raison de la grève qui aura coûté quelque 350 millions d’euros et de la remontée des cours du pétrole.

Air France : vers un accord pilote avec le SNPL ? 1 Air Journal

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